RDC : Destitution de la Présidente de l'Assemblée nationale

La présidente de l'Assemblée nationale de la RDC, Jeanine Mabunda, à Kinshasa le 10 décembre 2020   -  
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L'Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC) a voté jeudi soir en faveur de la destitution de sa présidente, étape cruciale dans l'offensive du président Félix Tshisekedi pour renverser la majorité parlementaire fidèle à son prédécesseur Joseph Kabila.

Les députés ont voté pour la " déchéance " de Jeanine Mabunda par 281 voix contre 200 pour son maintien au "perchoir" , avec une abstention et un bulletin nul. Jusqu'à présent, les partisans de Joseph Kabila revendiquaient une majorité de plus de 300 députés sur 500 depuis les élections législatives du 30 décembre 2018 .

" C'est le tournant du quinquennat " de Félix Tshisekedi , s'est félicité sur Twitter l'un de ses proches collaborateurs, Michée Mulumba .

" Avec la chute de la Présidente de l'Assemblée nationale, c'est la majorité FCC (NdlR : le Front commun pour le Congo, le rassemblement des partis pro-Kabila) qui vient d'être renversée. Et de belle manière ", a réagi un député présent dans la salle des séances, où les résultats ont été salués par des cris de joie.

Proclamé vainqueur de l'élection présidentielle du 30 décembre 2018 , le président Félix Tshisekedi gouvernait depuis janvier 2019 en coalition avec les forces de son prédécesseur, majoritaires à l'Assemblée et au Sénat.

Sous l’œil inquiet de la communauté internationale, le plus grand pays d'Afrique subsaharienne s'enfonce dans la crise depuis que le chef de l'Etat a annoncé la fin de la coalition.

Le président a déclaré qu'il souhaitait dégager une nouvelle majorité à l'Assemblée pour soutenir sa politique de réformes, faute de quoi il dissoudrait la chambre basse .

La plénière et le vote de jeudi ont été convoqués par un nouveau bureau provisoire de l'Assemblée, installé mardi à l'initiative des partisans de Félix Tshisekedi .

L'Assemblée avait à se prononcer sur des " pétitions " (motions de défiance) déposées contre Jeanine Mabunda et les cinq membres du bureau sortant (un vice-président, deux rapporteurs, deux questeurs). Accusée d'" opacité " dans sa gestion financière, elle s'était défendue sur le fond à la tribune, en appelant les députés à se prononcer " sur des éléments purement techniques et non politiques ".

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