Des chants d'enfants du camp d'Oum Raquba résonnent dans une case fabriquée en urgence. Après avoir traversé la frontière pour rejoindre le Soudan voisin, les enfants éthiopiens ayant fui les combats au Tigré trouvent refuge dans l'éducation. Un moyen d'oublier les douleurs d'hier et d'aujourd'hui, d'autant plus crucial dans le camp de réfugiés.
A Oum Raquba, l'éducation pour oublier la guerre
Parmi les 49 000 personnes ayant fui le conflit dans le Nord de l'Ethiopie, près de la moitié seraient des enfants.
" Une éducation dans un tel environnement donne un peu de répit aux parents. Les enfants viennent et socialisent. Ils ont vécu des traumatismes et des moments durs ", explique Catherine Mercy , conseillère éducation au sein du Norwegian Refugee Council (NRC) .
Teklebrham Giday , qui enseignait à Humera, dans la région du Tigré , donne désormais des cours dans le camp d' Oum Raquba . " Nous leur enseignons les sujets de base : l'anglais, notre langue nationale, l’amharique, les sciences, et puis pour la récréation, le sport, la musique, les arts ", explique l'enseignant, tout en ajoutant que les enfants apprennent aussi la langue du Tigré , le tigrigna .
Mais beaucoup des enfants souffrent aujourd'hui de cauchemars après avoir été témoins des horreurs des combats . " Encore aujourd'hui, il a des moments de panique. La nuit, il panique lorsqu'il rêve des corps qu'il a vu ", explique la mère d'un des enfants scolarisés dans cette école.
Trois semaines qu'ils ont quitté le Tigré et les souvenirs ne s'effacent pas.
Dans leur fuite, de nombreuses familles ont été témoins des ravages de la guerre. Pour beaucoup, il faudra désormais guérir les souvenirs des combats et tenter de retrouver une vie normale.