La journée d'appel aux urnes tant attendue du 31 octobre en Côte d'Ivoire, s'est finalement déroulée majoritairement dans le calme . Avec les violences redoutées, ils avaient été des milliers d’ivoiriens à quitter les grandes villes de Bouaké et d'Abidjan pour rentrer dans leurs villages.
Côte d'Ivoire : retour sur une journée de vote très attendue
Mais ce samedi, de nombreux bureaux ont pu ouvrir sans heurts. Et ce malgré les appels de l'opposition à un boycott actif du processus électoral.
Sans surprise, les chiffres provenant du Nord , traditionnellement favorable à Alassane Ouattara, lui donnent une victoire écrasante avec une forte participation, Par exemple, dans le bureau de vote 3 du groupe scolaire Korhogo-Est (Nord), le dépouillement donne 405 votants sur 408 inscrits, avec 402 bulletins favorables à Ouattara et 3 nuls, soit un score... de 99,26% de participation et de 100% des voix pour le président sortant, a constaté un journaliste de l'AFP.
Si les chiffres de la participation nationale ne sont pas encore connus, du côté des partisans du parti au pouvoir, le RHDP , l'appel de l'opposition a échoué.
"_Le 31 octobre n'a pas été la journée du déluge comme l'ont prédit tous les responsables de l'opposition", a affirmé Adama Bictogo, le directeur exécutif du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), la coalition soutenant le troisième mandat du président sortant Alassane Ouattara. "Mieux, les Ivoiriens se sont appropriés cette élection en allant massivement voter ce matin_", se réjouissait Adama Bictogo.
Un pays, deux ambiances
La situation est loin d'être la même dans le Sud du pays. Les barricades ont poussées à Daoukro et aucun électeur n'a pu aller voter dans le fief de l'opposant et ancien président Henri Konan Bédié. Malgré le déploiement des forces de police, certains barrages érigés la veille étaient encore en place ce matin.
Dans plusieurs villes du pays, plusieurs dizaines de bureaux de vote ont été le théâtre de violences entre des partisans du président sortant Alassane Ouattara et des membres de l'opposition. Certains ont été tout simplement saccagés.
Après des affrontements entre opposants et forces de police , le bilan des violences, qui ont été nombreuses dans la moitié sud du pays, n'était pas connu dans l'immédiat. Mais l'opposition, comme le pouvoir, dénonce des morts.
" Malheureusement, nous déplorons des morts, là où il y a eu des affrontements, une douzaine de morts à l'heure actuelle, dont quatre dans le Goh et deux dans la sous-préfecture de Niablé " a affirmé l'opposant Pascal Affi N'Guessan , d'abord candidat à l'élection sous les couleurs du FPI (Front Populaire Ivoirien), avant d’appeler au boycott du scrutin.
Au lendemain d'un scrutin boycotté, l'opposition parle déjà d'un "échec" du pouvoir , alors que le président Alassane Ouattara , confiant, a appelé au calme.
Le président Ouattara, qui devrait s'imposer dès le premier tour en raison du boycott de l'opposition, a demandé la fin du désordre: " J'en appelle à ceux qui ont lancé un mot d'ordre de désobéissance civile qui a conduit à des morts d'hommes : qu'ils arrêtent!. Je dis aux jeunes de ne pas se laisser manipuler ".
Le scénario catastrophe tant redouté d'une explosion des violences post-électorales qui avaient fait 3 000 morts dans la crise de 2010-2011 semble pour l'instant ne pas se reproduire. Reste à savoir si l' annonce des résultats prévue dans les cinq prochains jours se déroulera dans le calme.