Des hommes armés ont attaqué un poste de police dans le nord du Bénin, près de la frontière avec le Burkina Faso, où opèrent de nombreux groupes jihadistes, a-t-on appris dimanche de sources policières et d’habitants, qui ont fait état d’un porté disparu et d’un blessé grave.
Bénin : attaque d'un poste de police par des hommes armés près de la frontière burkinabè
C’est la première fois qu’une attaque vise les forces de l’ordre béninoises, dans une zone frontalière où deux touristes français avaient été enlevés et leur guide assassiné en mai 2019.
Les assaillants, au nombre d’une dizaine, sont arrivés à moto avant de tirer à l’arme automatique en criant “Allah akbar” (“Dieu est le plus grand”, en arabe) sur les policiers du poste de Keremou, près de la ville de Banikoara, dans la nuit de samedi à dimanche.
Selon un rapport de police interne auquel l’AFP a eu accès, quatre policiers étaient en faction cette nuit au poste de Keremou, un village isolé en brousse et difficile d’accès, à plus de 700 km au nord de Cotonou.
Un policier “reste toujours introuvable” à la suite de cette attaque et un autre, gravement blessé après avoir “reçu une balle à la main droite et à l‘œil gauche”, a été hospitalisé, selon la même source.
Les hommes armés ont “garé les motos à quelques encablures du poste et ont évolué à pied jusqu’au poste où ils ont commencé à tirer dans tous les sens en poussant des cris – Allah akbar -”, selon ce rapport.
Le blessé a toutefois réussi à s‘échapper en se cachant dans la végétation environnante et à rejoindre la ville de Banikoara, à environ 13 km de là environ, avec l’aide d’un cycliste croisé sur le chemin.
Un policier en fonction dans la région a confirmé à l’AFP le déroulé de cette attaque, en restant ambigu sur le sort du policier porté disparu.
“Nous avons perdu un collègue dans cette attaque (...) je ne pourrais vous en dire plus pour le moment, les enquêtes sont en cours”, a-t-il déclaré.
“Difficile de dire si ce sont des braconniers ou des jihadistes, mais quand ils étaient en train de tirer, ils criaient Allah akbar”, a souligné cette source sous le couvert de l’anonymat.
Des habitants joints au téléphone ont eux assuré que le policier disparu avait été tué, une information pour l’heure difficile à vérifier.
Le Bénin faisait figure de havre de paix en Afrique de l’Ouest, région mouvementée où prolifèrent les groupes armés, notamment jihadistes et criminels dans le Burkina Faso voisin, jusqu‘à l’enlèvement des deux Français en mai 2019.
AFP