Des journalistes somaliens qui voulaient se rendre sur les lieux d’un attentat meurtrier samedi à Mogadiscio ont été menacés par les forces de sécurité sur place, a dénoncé le syndicat somalien des journalistes (SJS) dans un communiqué parvenu dimanche à l’AFP.
Somalie : des journalistes menacés par les forces de l'ordre (syndicat)
Le SJS rapporte deux incidents successifs qui se sont déroulés tandis que des journalistes tentaient de couvrir un attentat à la voiture piégée à proximité du parlement, qui a fait huit morts et a été revendiqué par les insurgés islamistes shebab.
Un premier groupe de correspondants, photographes et vidéastes travaillant pour Al-Jazeera, l’agence de presse Reuters, l’agence turque Anadolu et l’AFP, ont été stoppés à un barrage de police.
“Quand les journalistes ont tenté d’expliquer leur mission, un policier a tiré deux balles en l’air et a ensuite pointé son arme sur la tête de Jama Nur (Ahmed – journaliste pour Al-Jazeera), selon Jama Nur et deux autres collègues”, relate le SJS.
“La police nous a indiqué qu’ils avaient des ordres d’empêcher l’accès des journalistes à la scène et de tirer sur les journalistes qui filment ou prennent des photos lorsqu’il y a des attaques”, a déclaré Jama Nur Ahmed au SJS.
Intimidations, confiscation de matériels,...
Quelques minutes plus tard, un autre groupe de journalistes, incluant des collaborateurs de l’agence européenne de presse EPA et de Reuters ont également été menacés et interdits d’accès au site.
“Les policiers ont pointé leur arme dans notre direction tandis que nous approchions du carrefour Sayidka (où s’est produite l’explosion). Nous sommes repartis sans avoir pu travailler”, a rapporté Said Yusuf Warsame, de l’agence EPA, au syndicat.
Le SJS appelle dans son communiqué le ministère de l’Information, la police et le bureau du Premier ministre à faire la lumière sur ces violences et prendre les mesures adéquates contre leurs auteurs.
“C’est un symptôme d’une situation qui empire pour les journalistes en Somalie, où l’impunité prévaut”, a dénoncé le SJS.
L’AFP a recensé plusieurs incidents similaires ces derniers mois où des journalistes ont été intimidés, menacés et se sont vus confisquer leur matériel, tandis qu’ils tentaient de couvrir des attentats perpétrés par les insurgés shebab.
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AFP