RDC : colère des partisans du pouvoir après l'échec aux sénatoriales

Des partisans du président de la République Félix Tshisekedi et de son directeur de cabinet Vital Kamerhe ont manifesté vendredi devant les sièges de leurs partis. Ils digèrent mal l‘échec de leurs formations aux sénatoriales.

Plus rien ne va au sein de la coalition au pouvoir Cap pour le changement (CACH) en RDC. Des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) du Chef de l‘État Félix Tshisekedi et de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de son directeur de cabinet Vital Kamerhe sont en colère contre leurs dirigeants à cause du revers subi aux sénatoriales de ce vendredi 15 mars.

Les militants de l’UDPS ont manifesté suite à l’échec de leurs candidats aux élections sénatoriales ce vendredi 15 mars 2019 dans 24 provinces #RDC pic.twitter.com/w4EgQn03EV— ACTUALITE.CD (@actualitecd) 15 mars 2019

D’après les résultats encore provisoires, l’UNC et l’UDPS ont lamentablement été battues dans toutes les 24 provinces du pays par le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila qui a remporté 80 sièges sur cent aux sénatoriales. Cerise sur le gâteau, Kabila est sénateur à vie. Ce qui fera un bon total de 81 sièges.

Que l’UDPS ait perdu dans certaines circonscriptions, peut se comprendre. Mais, il y a quelque chose qui cloche. Notamment la défaite dans certaines provinces où CACH est majoritaire dans les assemblées provinciales.

Des députés corrompus ?

À Kinshasa par exemple, le parti de Tshisekedi avec douze députés est majoritaire à l’assemblée provinciale. Mais, l’UDPS n’a obtenu qu’un seul siège sur huit. Elle a échoué même dans ses bastions, les deux Kasaï (oriental et central) où elle est aussi majoritaire.

Un paradoxe difficile à comprendre et à digérer pour les militants de CACH. « Comment se fait-il que l’UDPS peut avoir 12 députés provinciaux mais pas un sénateur dans la ville de Kinshasa ? C’est un comportement que nous décrions, mais laissons le temps au temps. Les militants sont fâchés, ils sont contre le comportement des députés provinciaux », explique Nixon Leya Lukusa, rapporteur adjoint de la présidence de l’UDPS cité par un site local.

Pour d’autres acteurs politiques, cette déconvenue est liée à la corruption que beaucoup d’observateurs ont dénoncée avant et pendant le scrutin. « Même là où nous pouvions avoir un sénateur cela n’a pas été possible à cause de la corruption. Je crois qu’il faut une réflexion profonde sur l’élection des sénateurs et des gouverneurs », a souligné Jean Baudoin Mayo Mambeke, secrétaire général de l’UNC de Vital Kamerhe.

Conscient du phénomène, le procureur avait requis le report du scrutin. Doléance rejetée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dont les membres sont souvent accusés d‘être acquis à la cause de l’ancien chef de l‘État.

Tshisekedi davantage vulnérable ?

D’après les partisans du pouvoir, des sanctions doivent tomber. « Pour les militants, ces députés ne peuvent pas mettre leurs pieds ici à la permanence. Ils sont déterminés parce qu’avoir 12 députés provinciaux sans un seul sénateur, tu vois ce que ça donne ? Attendons l’avenir mais ils se sont compromis, l’avenir est long », renchérit M. Lukusa.

L’avenir a beau être long, il est cependant loin d‘être radieux pour Félix Tshisekedi. Lui qui, sans majorité à l’Assemblée nationale ni au Sénat, sera obligé de gouverner sans régner sous le diktat du FCC. À plus forte raison, avec un dispositif institutionnel visiblement logé dans l’escarcelle de son prédécesseur.

Quitte à être éjecté du fauteuil présidentiel pourvu que le FCC trouve quelque faille ou subterfuge pour évoquer l’article 166 de la Constitution qui accorde au Parlement le droit d’engager des poursuites judiciaires contre le président de la République pour des motifs comme la haute trahison.

Et qui sait si Kabila n’avait pas déjà programmé son retour au Palais de la Nation ?

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