La Cour constitutionnelle du Bénin a jugé mercredi conforme à la Constitution la décision de la Commission électorale nationale (Cena) d’invalider les candidatures de l’opposition aux législatives du 28 avril, a constaté l’AFP.
Législatives au Bénin : la Cour constitutionnelle confirme l'exclusion de l'opposition
La décision rendue par la Cena la semaine dernière “n’est pas contraire à la Constitution”, a annoncé la Cour devant la presse, déboutant ainsi le recours des partis concernés qui se retrouvent ainsi exclus du processus électoral.
L’Union sociale libérale (USL, opposition) et le Parti du renouveau démocratique(PRD, indépendant), ainsi que le Mouvement des élites engagées pour l‘émancipation du Bénin (Moele-Bénin, majorité) également écarté, avaient déposé “un recours en inconstitutionnalité” suite au rejet de leurs dossiers de candidature.
D’autres partis d’opposition n’avaient même pas pu s’enregistrer pour examen auprès de la Cena, faute de dossiers complets.
La Cour constitutionnelle a en outre confirmé la validation des listes des deux partis de la mouvance présidentielle, l’Union progressiste et le Bloc républicain, seuls en lice pour les législatives qui doivent permettre de renouveler les 83 sièges de l’Assemblée nationale actuellement dominée par les formations soutenant le pouvoir.
“Défendre la démocratie”
La décision de la Cena avait déclenché un tollé au Bénin, obligeant le président Patrice Talon a réunir les représentants de plusieurs partis et à promettre de trouver une solution à cette impasse politique.
Des milliers de personnes avaient manifesté lundi à Cotonou à l’appel des principaux partis d’opposition pour “défendre la démocratie” et dénoncer la politique du président Talon, accusé d’autoritarisme dans le petit pays d’Afrique de l’Ouest.
Le bureau du Parlement a parallèlement tenu mercredi une réunion d’urgence pour “statuer sur les exigences des partis exclus du processus électoral”.
Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, qui est aussi le chef du PRD – exclu des législatives – avait été convoqué mardi à la brigade criminelle pour des soupçons de falsification de documents de candidature mais ne s’y était pas rendu.
Il a finalement été interrogé plus tard dans la soirée à son domicile. “Deux officiers de police ont eu un bref entretien avec lui à son domicile à Porto Novo”, a confié une source au sein de son parti, sans en dire davantage.
AFP