Le président béninois s’est ainsi exprimé lors de la 36e session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, qui se tient jusqu’au mercredi à Cotonou, la capitale du Bénin. Au menu des débats, le changement climatique et la promotion des PME.
Aide au développement : Patrice Talon pour une nouvelle conception de la coopération
Patrice Talon, qui est déjà bien connu pour son franc-parler, n’a pas trahi sa réputation. Se prononçant ce lundi sur la coopération ACP-UE, le président béninois a laissé entendre son opinion sur l’aide au développement dont dépendent de nombreux pays africains.
Patrice Talon : ‘‘nous devons voir les choses en face. Nous sommes interpellés à revoir notre façon de concevoir la coopération, le développement, la solidarité. Bien sûr que, dans vos projets de résolution, il y a la promotion des PME. Cela est un facteur important de développement désormais, puisque nous avons observé combien l’aide au développement a montré ses limites.’‘
Il a ensuite insisté sur la remise en cause des accords signés : ‘‘puisque la coopération commerciale est sans cesse remise en cause, même à travers les accords signés et établis. L’objectif, s’il est resté le même, nous appelle à agir, à promouvoir ce qui crée le développement endogène.’‘
Avant de se pencher sur le bien-fondé des investissements : ‘‘le développement de nos pays respectifs passe par l’outil de développement économique qu’est l’investissement. L’investissement privé, l’implantation, le développement des PME. La résolution que vous allez peut-être voter mercredi pour faire la promotion des PME est une avancée majeure, une innovation par rapport au rôle classique que nous avons donné à nos objectifs ACP-UE.’‘
Les pays de l’ACP (Afgrique Caraïbes et Pacifique) se sont réunis au sein de cette entité suite à la convention de Lomé, un accord de coopération commerciale signé le 28 février 1975 entre la défunte CEE (Communauté Economique Européenne) et 46 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
L’accord a été renouvelé quatre ans plus tard, soit en 1979, portant le nom de Lomé II et regroupant 57 pays. Lomé III est né en 1984 avec cette fois-ci 66 pays, Lomé IV en 1990 avec 70 pays et, en 1995, Lomé IV bis voyait le jour, toujours avec le même nombre de nations. C’est en 2000 que la Convention de Lomé cédait sa place à l’Accord de Cotonou.
Ne comptant à l’origine que 18 pays, l’ACP en regroupe aujourd’hui pas moins de 79. Son principal objectif étant l’adaptation des pays ACP à l‘économie de marché, via les circuits commerciaux européens.
Une initiative qui, si l’on s’en tient aux rendements laborieux de l‘économie des pays africains en général, fait pâle figure.