Julius Malema dans les pas des défunts Marcus Garvey et Mouammar Kadhafi. Le bouillonnant leader des Combattants pour la liberté économique (EFF) en Afrique du Sud a appelé à bâtir un continent fort, sans frontières, pour un but unique.
Julius Malema appelle à des États-Unis d'Afrique
Julius Malema a une vision singulière de l’Afrique. Une vision dans laquelle la balkanisation du continent ne serait plus qu’un vieux souvenir. Une vision dans laquelle on assisterait à des Etats-Unis d’Afrique.
Mardi, dans une saillie de messages reprises par le compte Twitter de son parti, il a appelé à construire une Afrique indivisible, un voeu cher à ses devanciers, l‘écrivain jamaïcain Marcus Garvey et l’ancien guide de la Jamahiriya libyenne Mouammar Kadhafi.
“Nous avons besoin d’un continent sans frontières, nous avons besoin d’une monnaie, d’un Parlement, un président qui pourra unir le continent. Nous avons besoin des Etats-Unis d’Afrique, d’une seule Afrique”, a-t-il dit.
Malema est en cependant conscient, ces choses ne pourront pas se faire par la génération présente. Mais selon lui, c’est à elle de baliser le terrain afin que les générations futures prennent le relai.
#EFFMediaBriefing Malema: We need a border-less continent, We need one currency, one paliarment and one President that can unite the continent. We need a United States of Africa. We need one Africa.— Economic Freedom Fighters (@EFFSouthAfrica) 28 août 2018
#EFFMediaBriefing Malema: We need to start doing away with those things. Maybe not in our generation, but in generations to come, we must develop a common language that can be used throughout the continent. Like Swahili, if it can be developed as the language of the continent.— Economic Freedom Fighters (@EFFSouthAfrica) 28 août 2018
Sortir l’Afrique du Sud du Commonwealth
Le patron des Combattants pour la liberté économique (EFF) a également lancé une tirade contre l’ancienne puissance coloniale en Afrique du Sud. Julius Malema a appelé son pays à sortir du Commonwealth, organisation commune à de nombreuses anciennes colonies britanniques.
De son avis, l’organisation “présidée par le colonisateur perpétue la suprématie blanche”. Fondé en 1931, le Commonwealth est jusque-là dirigé par la reine Elisabeth II d’Angleterre, âgée de 92 ans. Son fils, le prince Charles a d’ores et déjà été désigné pour lui succéder à la tête de l’organisation forte de 53 membres.
Julius Malema s’est par ailleurs outragé des perruques blanches – héritées de l‘ère coloniale – arborées par les juges sud-africains. “Qu’est-ce que c’est que ça ? Cela signifie-t-il que vous n‘êtes capables de penser que lorsque vous portez ces perruques qui vous font ressembler à un homme blanc ?”, s’est-il interrogé, rappelant au passage que ce sont de petites choses qui conduiront à la liberté de l’Afrique du Sud.
#EFFMediaBriefing Malema: The commonwealth is presided over by the colonizer and we reject that. That type of respect that we give to the colonizer is the one that perpetuates white supremacy.— Economic Freedom Fighters (@EFFSouthAfrica) 28 août 2018
#EFFMediaBriefing Malema: It is through small things that we can achieve the total freedom of South Africa. Like that wig that judges wear, what is that? Does it mean that you can only think when you wear the hair that resembles that of a white man?— Economic Freedom Fighters (@EFFSouthAfrica) 28 août 2018
L’ex-leader des jeunes de l’ANC a posté ce message sur Twitter ce mardi alors même que la Première ministre britannique Theresa May achevait une visite en Afrique du Sud lors de laquelle elle a notamment promis une toute nouvelle forme de coopération économique gagnant – gagnant avec l’Afrique.
Une promesse qui vaut son pesant d’or alors que les anciennes puissances coloniales en Afrique sont accusées d’ourdir des accords économiques déséquilibrés et défavorables au continent.
La Gambie de Yahya Jammeh s‘était également rangée derrière cet argument pour se retirer du Commonwealth dès 2013. Mais, dès son arrivée au pouvoir en 2017, le nouveau président Adama Barrow a regagné l’organisation.
Partisan invétéré de l‘égalité des races, Julius Malema est à l’origine de l’expropriation des terres aux fermiers blancs, actuellement en débat en Afrique du Sud.
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