Les partisans de l’opposant congolais en exil Moïse Katumbi ont été empêchés de tenir une réunion publique à Lubumbashi samedi et ses avocats ont dénoncé à Kinshasa le mandat d’arrêt international annoncé à son encontre par la République démocratique du Congo.
Affaire Katumbi en RDC : meeting empêché, avocats mobilisés
Le rassemblement du candidat déclaré à la présidentielle de décembre n’a pas été autorisé car “la campagne électorale encore moins la pré-campagne” n’ont commencé, a indiqué le maire de Lubumbashi, Ghislain Robert Lubaba Buluma dans une lettre parvenue à l’AFP.
La résidence d’un des partenaires politiques de M. Katumbi, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, a été encerclée dès vendredi soir par les forces de sécurité, s’est indigné ce dernier auprès de l’AFP.
Lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le collectif des avocats défendant M. Katumbi a estimé qu’“aucun Etat épris de justice ne pourra exécuter le mandat d’arrêt international” annoncé jeudi par le ministre congolais de la Justice Alexis Thambwe Mwamba.
Le bâtonnier Jean-Joseph Mukendi wa Mulumba s’est même interrogé sur la réalité de ce mandat annoncé lors de la première conférence de presse de la coalition au pouvoir Front commun pour le Congo (FCC).
Il a rappelé que M. Katumbi avait fait appel de sa condamnation à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière et que l’appel est suspensif.
Il a enfin estimé que M. Katumbi était bien Congolais et éligible, en réponse à un cadre de la majorité soutenant le président Joseph Kabila qui a parlé de son “identité confuse”.
M. Katumbi affirme avoir été empêché de rentrer en RDC pour déposer sa candidature à l‘élection présidentielle. Les autorités affirment qu’il n’est pas allé jusqu‘à la douane congolaise quand il s’est présenté au poste-frontière zambien de Kasumbalesa les 3 et 4 août.
Allié du président Kabila passé à l’opposition en 2015, M. Katumbi a quitté la RDC en mai 2016 pour se faire soigner en Afrique du Sud, puis en Belgique. Il a depuis été condamné à trois ans de prison, poursuivi dans une affaire de mercenaires renvoyée au 10 octobre, et accusé d’avoir eu la nationalité italienne.
AFP