Plus de 1.100 personnes ont été arrêtées en Ethiopie depuis l’instauration de l‘état d’urgence à la suite de la démission du Premier ministre en février, ont rapporté les médias officiels samedi.
Ethiopie: 1.100 personnes arrêtées depuis l'état d'urgence
Selon la Fana Broadcast Corporate, 1.107 personnes ont été arrêtées pour avoir violé le décret sur l‘état d’urgence, qui suspend la Constitution et permet à la police de détenir des personnes sans procès.
“Ils ont été arrêtés pour avoir tué des civils pacifiques et des membres de forces de sécurité, avoir mis le feu à des maisons et des institutions financières, pour possession illicite d’armes à feu, pour destruction d’institutions gouvernementales et publiques et bloqué des routes”, a ajouté Fana, citant M. Tadesse Hordofa, président d’un organe surveillant l’application du décret d‘état d’urgence.
La démission surprise de M. Hailemariam Desalegn est intervenue après plus de deux ans de manifestations antigouvernementales et de divisions su sein du parti au pouvoir.
Le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF) a pour la première fois choisi un Oromo, Abiy Ahmaed, comme nouveau leader. Il doit prêter serment comme Premier ministre au début de la semaine prochaine. Il succèdera ainsi au Tigréen Hailemariam Desalegn, qui avait démissionné en février, sous la pression des manifestations antigouvernementales lancées fin 2015 par les Oromo.
Les Oromo et les Amhara, qui représentent 60% de la population, ont exprimé depuis plusieurs années leur frustration face à ce qu’ils perçoivent comme l’influence exagérée de la minorité des Tigréens au sein de l’EPRDF.
La répression menée par le gouvernement avait débouché sur des milliers d’arrestations et au moins 940 morts, avivant encore le ressentiment d’une grande partie de la jeunesse éthiopienne à l‘égard d’un régime perçu comme trop autoritaire.