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Marches interdites en RDC : au moins cinq morts et 33 blessés (bilan provisoire ONU)
Au moins cinq personnes ont été tuées et 33 autres blessées dimanche en République démocratique du Congo lors de la dispersion par les forces de sécurité de marches contre le maintien au pouvoir du président Kabila, a indiqué l’ONU.
Il y a eu également 69 arrestations, a ajouté la porte-parole de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) Florence Marchal qui évoque un “bilan provisoire”.
Les décès ont tous été enregistrés à Kinshasa, alors que des blessés et des arrestations ont été relevés dans tout le pays, selon cette même source.
Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes mais aussi des balles réelles, selon la Monusco, qui avait annoncé l’envoi d’observateurs sur le terrain, et des témoins dont des journalistes de l’AFP.
A Kinshasa, une jeune fille de 16 ans est décédée après un tir de rafales d’une “auto-mitrailleuse” visant l’entrée de l‘église Saint-François-de-Salles dans la commune de Kitambo, a déclaré à l’AFP le médecin, ex-ministre et opposant Jean-Baptise Sondji, qui affirme s‘être trouvé sur les lieux.
Le décès a été confirmé à l’AFP par le père de la jeune fille qui affirme être officier de police.
Au moins 16 personnes ont été blessées, dont quatre grièvement parmi lesquelles deux par balles, a indiqué à l’AFP une infirmière du centre médical Mgr Léonard, près de l‘église Saint-Joseph, dans une autre commune populaire de Kinshasa.
La Monusco dénonce 24 “arrestations arbitraitres” de membres du collectif citoyen Lutte pour le changement (Lucha) à Beni dans le Nord-Kivu.
Les autorités voudraient imposer un couvre-feu à Mbuji Mayi au Kasaï (centre), selon la Monusco.
Onze personnes ont été blessées à Kisangani (nord-est), selon la même source. Dans cette ville, des jeunes ont tenté de résister aux forces de sécurité en brûlant des pneus dans le centre, selon un correspondant de l’AFP.
Six personnes étaient mortes dans la dispersion de précédentes marches interdites par les autorités le 31 décembre, d’après la Monusco et la nonciature apostolique, aucune d’après les autorités congolaises.
Ces marches sont organisées par un collectif proche de l‘église catholique qui demande entre autres au président Kabila de déclarer publiquement qu’il ne briguera pas un troisième mandat, ce qui lui interdit la Constitution.
Le deuxième et dernier mandat du président Kabila a pris le 20 décembre 2016. Des élections sont prévues le 23 décembre 2018.
AFP