Au moins 28 personnes tuées dans de rares manifestations à Asmara, la capitale érythréenne, selon un bilan dressé par le responsable de la plus grande formation d’opposition du pays.
Au moins 28 morts dans de rares manifestations en Erythrée (opposition)
Une centaine de personnes auraient également été blessées dans ces manifestations débutées lundi et qui ont empiré mardi avec un fort déploiement des forces de sécurité, a confié à l’Associated Press Nasredin Ali, porte-parole de l’Organisation démocratique Afar de la mer Rouge, citant des sources sur place en Erythrée. Le groupe étant basé en Ethiopie voisine.
Pour l’heure, difficile de confronter le bilan de l’opposition avec des sources indépendantes. Du côté des responsables érythréens de la mission de l’Union africaine en Ethiopie, contactés par les agences de presse, c’est la loi de l’omerta. Egalement aucune communication officielle du gouvernement n’a été émise. Mardi, sur son compte Twitter, le ministre de l’Information Yemane Gebremeskel se contentait d‘évoquer une “petite manifestation par une école à Asmara”, qui a été “dispersée sans qu’il y ait eu de victimes”.
Du peu d‘éléments d’information ventilés sur ce rare mouvement d’humeur par les sites Awate et Asmarino, opposés au pouvoir en place à Asmara, il ressort que tout est parti du projet du gouvernement de transformer toutes les écoles du pays en écoles publiques.
La direction d’une école privée islamique aurait refusé d’adhérer à ce projet et au moins un de ses membres aurait été arrêté, ce qui aurait poussé les écoliers à manifester mardi dans les rues d’Asmara, selon ces sources. Mardi, l’ambassade des Etats-Unis à Asmara lançait un message d’avertissement à ses concitoyens dans lequel elle leur demandait d‘éviter le centre-ville de la capitale.
Indépendante de l’Ethiopie depuis 1993 après trois décennies de guerre, l’Erythrée est citée parmi les nations les plus recluses au monde. Gouverné d’une main de fer par le père de l’indépendance Issaias Afeworki, le pays figure systématiquement dans les dernières places des classements internationaux en matière de libertés politiques, d’expression ou droits de l’homme fondamentaux.
La nation de l’Afrique de l’Est compte des milliers de citoyens parmi les migrants qui tentent chaque jour l’aventure vers l’Europe.
Asmara battlefield between #Eritrea/n people and the Eritrean regime ( new video) معركة أسمرا بين الشعب والنظام الإريتري#إريتريا (مقطع جديد) pic.twitter.com/fjTyFWpy8S— Shewgi Ahmed (@shewgiMAhmed) 31 octobre 2017