Le siège de la Commission nigériane des crimes économiques et financiers (EFCC) à Abuja a été attaqué mercredi par des hommes “lourdement” armés, qui ont tiré sur les façades et dans le parking, sans faire de victimes, a annoncé l’EFCC.
Nigeria : la commission en charge de la lutte anti-corruption cible d'une attaque
Cette attaque a eu lieu au siège de la EFCC mercredi matin vers 05h00 (04h00 GMT), rapporte Wilson Uwujaren, porte-parole de la Commission, dans un communiqué.
“Le groupe composé de bandits lourdement armés ont envahi la propriété et ont commencé à tirer, notamment sur les voitures garées dans le parking”, ajoute le communiqué.
Selon M. Uwujaren, les assaillants se sont enfuis en déposant une lettre de menace de mort à l’encontre d’Ishaku Sharu, l’un des principaux enquêteurs de l’EFCC.
M. Sharu, qui dirige la section de contrôle des fraudes sur le marché des changes, est en charge de nombreux dossiers compromettant pour plusieurs personnalités politiques et militaires nigérianes de premier plan.
L’incident survient quelques semaines après la tentative d’assassinat d’un autre inspecteur, Austin Okwor, à Port Harcourt (sud-est).
Le président Buhari, arrivé au pouvoir en 2015, a promis de débarrasser le Nigeria de la corruption endémique qui gangrène l’administration depuis des décennies. Le chef d’Etat est toutefois à Londres depuis plus de 100 jours, pour des raisons de santé.
Depuis deux ans, l’agence anti-corruption (EFCC) a enquêté sur les détournements présumés commis par de nombreux responsables politiques et de sociétés parapubliques, notamment Patience Jonathan, épouse de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan ou l’ancienne ministre du Pétrole, Diezani Alison-Madueke.
D‘énormes sommes d’argent ont été saisies, des propriétés confisquées, mais peu d’affaires ont abouti à des condamnations en justice jusqu‘à présent.
Les détracteurs de M. Buhari l’ont souvent accusé d’instrumentaliser la lutte anti-corruption à des fins politiques contre l’entourage de son prédécesseur et les membres du parti d’opposition PDP (People’s Democratic Party).
AFP