L’utilisation de l’engrais reste un défi sur le continent africain. Sa consommation représente à peine un dixième de la consommation moyenne mondiale. C’est d’ailleurs la consommation de l’engrais qui est le thème central du Forum africain de la révolution verte, prévu du 6 au 9 septembre à Nairobi, au Kenya.
Le défi de l'engrais en Afrique
Les agriculteurs du Malawi sont encouragés par le Partenariat africain pour l’engrais et l’agro-industrie (AFAP) à faire usage de l’engrais, afin de booster leur capacité de production. Mais l’engrais a un coût, ce qui limitre son utilisation chez les fermiers africains.
Robert Mtukula, agriculteur malawite : “j’utilise de l’engrais sur mes plantations de maïs. Mais pour des raisons financières, il m’arrive de n’acheter que trois sacs. Le fournisseur est venu pour prélever des échantillons de terre. Le but est de nous aider à acheter l’engrais adapté à nos terres.”
Les capacités de production céréalières africaines valent seulement un dixième de celles des Etats-Unis et un quart de celles des pays développés dans leur ensemble.
“Nous, les agro-commerçants du Malawi, sommes positionnés de façon stratégique dans tout le pays. Et chaque agro-commerçant a été formé à la manipulation des produits. J’explique (aux clients) quand et quel type d’engrais utiliser. Et j’ai la chance d’avoir suivi une formation pour pouvoir tester les sols afin de savoir quel type d’engrais peut être utilisé”, mentionne Dinnah Kapiza, agro-commerçante malawite.
En 2006, les leaders africains avaient souhaité une augmentation de l’usage des engrais, dans une déclaration à Abuja, au Nigeria. Cela, pour une révolution verte sue le continent. Seulement, les faits sont là : l’appel est resté sans résultat satisfaisant.
Sheila Keino, directrice de programme au Partenariat africain pour l’engrais et l’agro-industrie : “les sols en Afrique sont dégradés. Les sols au Malawi sont dégradés. Quand on survole le Malawi, on peut vraiment voir que la terre est endommagée, surtout sur les petites parcelles agricoles.”
65 % des sols africains sont en mauvais état. Des sols dont les pertes d‘éléments nutritifs pourraient coûter au continent plus de 4 milliards de dollars en termes de perte de productivité.
Le Forum sur la révolution verte de Nairobi s’intéressera aux préoccupations et solutions pour l’agriculture africaine. Le Malawi, à l’image des pays d’Afrique australe, est affecté par le phénomène climatique El Niño, qui a provoqué la sécheresse et les inondations dévastatrices de 2015, qui ont aggravé la situation alimentaire du pays.
L’Afrique sub-saharienne compte encore 233 millions de personnes touchées par la faim, chaque année.