Chambre forte souterraine sur l‘île norvégienne du Spitzberg, la Réserve mondiale de semences du Svalbard est destinée à conserver dans un lieu sécurisé des graines de toutes les cultures vivrières de la planète et ainsi de préserver la diversité génétique. Toutefois, des scientifiques s’interrogent sur l’opportunité de son existence.
Norvège : à la découverte de la réserve mondiale de semences de Svalbard
Située au cœur de la montagne, sur une île éloignée de l’archipel de Svalbard, à mi-chemin entre le continent norvégien et le pôle nord, se trouve la réserve mondiale de semences du Svalbard fondée il y a huit ans.
Il s’agit d’un site de stockage protégé et conçu pour résister à l’épreuve du temps et aux catastrophes d’origine naturelle ou humaine.
Cette réserve représente la plus grande collection de diversité de cultures à l’échelle mondiale.
Les semences qui s’y trouvent peuvent être conservées pendant au moins deux cents ans, même en cas de coupure d‘électricité.
Depuis la création de la structure, les banques génétiques de toute la planète ont déposé près de 860 000 échantillons issus de 4 000 espèces différentes, notamment de blé, d’orge, ou de pommes de terre.
L’an dernier, des chercheurs syriens ont retiré leurs dépôts, pour reconstituer une banque de semences ravagée par la guerre.
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La réserve possède des semences de plus de 60 institutions et de presque tous les pays du monde, recueillies auprès de plus de 1500 banques génétiques mondiales qui collectent des échantillons de semences de toutes les cultures indigènes se trouvant dans leur région.
Brian Lainoff, porte-parole de l’organisation The Crop Trust: “évidemment, on prend beaucoup de précautions, un soin extrême, pour conserver les semences. Mais ça montre aussi la nature mondiale du projet. Quand on est ici, la politique ne compte pas, ce qui compte, c’est de préserver les semences”.
Norvège : Svalbard, la réserve mondiale de semences https://t.co/llAl4KGR6H— Fdesouche (officiel) (@F_Desouche) 15 mars 2016
Interdite au public, cette banque de graines créée par le gouvernement norvégien et l’“organisation Crop Trust”:https://www.croptrust.org/?lang=fr n’ouvre ses portes que trois à quatre fois par an pour effectuer des dépôts. De nouvelles semences sont arrivées récemment du Japon et des Etats-Unis. L’Australie est actuellement le quatrième contributeur de la réserve, avec plus de 10 000 échantillons recensés.
Outre le gouvernement norvégien, des organismes privés à l’image de la fondation Bill-et-Melinda Gates contribuent au financement de ce laboratoire.
Oslo a financé la totalité des presque 8 millions de dollars du coût de construction. Le Global Crop Diversity Trust a joué un rôle clé dans le projet de création de cette chambre forte et dans la coordination des acheminements d‘échantillons des graines du monde entier vers cette chambre forte avec la coopération de la banque génétique nordique.
Détruire la nature, c’est détruire la vie…. #Reflexion #nature #PolarBear #Changementclimatique #Norway #svalbard pic.twitter.com/EZBurB6srZ— norvege-fr.com (@norvegefr) 14 mars 2016
Cinq portes verrouillées par des codes garantissent la sécurité de cet immense grenier. Bente Naeverdal, gestionnaire de la réserve: “il y a une alarme, au cas où quelqu’un essaierait de s’introduire sans autorisation, mais ce n’est jamais arrivé. Je ne peux pas imaginer ce cas de figure. On n’a pas ce type d’infraction ici.”
La construction du site abritant la réserve a été conçue selon les normes anti-sismiques. Le retrait des semences syriennes a démontré le bien-fondé de cette initiative pour protéger les cultures vivrières dans une contrée pourtant éloignée des terres agricoles.
Toutefois, l’idée même d’une conservation des graines “hors-sol” pose problème pour certains spécialistes, partisans d’une conservation in situ (en dehors du sol).