Au Soudan, les Forces de soutien rapide ont pris le contrôle total du champ pétrolier stratégique de Heglig, dans le Kordofan-Occidental. L’armée s’est retirée lundi, laissant le site aux mains du groupe paramilitaire.
Soudan : les FSR prennent le contrôle total d'un site pétrolier clé
Des images diffusées par les FSR montrent leurs combattants à l’intérieur des installations. Selon plusieurs sources, les troupes gouvernementales se sont repliées jusqu’au Soudan du Sud pour éviter que les infrastructures ne soient détruites dans les combats.
L’exploitation du champ pétrolier a été stoppée dimanche soir. Les employés, eux, ont été évacués vers la frontière avant d’être transférés vers Juba et Renk.
Cette prise de contrôle porte un coup dur au secteur énergétique soudanais, déjà en crise. Elle intervient après la fuite d’une lettre indiquant que la compagnie chinoise CNPC demandait la résiliation de son contrat sur un champ voisin, invoquant la « force majeure ».
Heglig est un site clé. Sa centrale traite jusqu’à 130 000 barils par jour de pétrole en provenance du Sud-Soudan. Et la production locale, déjà affaiblie par la guerre, est tombée d’environ 64 000 à 20 000 barils par jour.
L’avancée des FSR s’ajoute à la prise, début novembre, de la 22e division d’infanterie à Babanusa. La région est plongée dans une nouvelle vague de violences, marquée notamment par une attaque de drone mi-novembre qui a tué trois travailleurs.
Face au chaos, l’administration civile du Kordofan-Occidental a créé une force spéciale pour sécuriser le champ. Elle interdit désormais l’accès aux groupes armés non autorisés, aux véhicules privés et aux motos. Des poursuites sont annoncées en cas d’infraction.
Les autorités locales affirment également coordonner leurs efforts avec le Soudan du Sud pour tenter de stabiliser la zone frontalière.