COP30 : manifestation pacifique des peuples autochtones

André Corrêa do Lago, président de la COP30, au centre, marche avec un groupe autochtone à l'extérieur du sommet COP30, le 14 /11/2025 à Belém, au Brésil   -  
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Une centaine de manifestants autochtones, issus principalement des communautés Munduruku de l’État du Pará, ont organisé vendredi matin une manifestation pacifique devant le site de la COP30, en lisière de l’Amazonie brésilienne.

Durant quatre-vingt-dix minutes, ils ont bloqué l’entrée principale de la conférence, exigeant d’être écoutés et reconnus dans les discussions climatiques.

« Je pense m’être trop exprimée ; voilà des jours que nous répétons inlassablement la même chose. Nous voulons être entendus. Nous souhaitons également prendre part à la table des négociations, car nous devons savoir ce que ces personnes, ces dirigeants, ces entreprises, cet État vont faire de nous », a déclaré Alessandra Korap, femme autochtone Munduruku. Elle a dénoncé le décret 12 075 signé par le président Lula, qu’elle considère comme une atteinte aux rivières et aux territoires autochtones.

L’armée brésilienne est intervenue pour empêcher les manifestants d’accéder au site de négociation, mais aucun affrontement n’a eu lieu. Les manifestants ont maintenu leur position, tandis que les participants à la conférence étaient redirigés vers d’autres entrées.

« Ils se félicitent lorsqu’ils approuvent l’exploitation pétrolière. Ils applaudissent lorsqu’ils autorisent l’extraction minière ou la vente de terres agro-industrielles qui déboisent nos territoires. Mais personne ne nous demande ce que nous voulons réellement », a poursuivi Alessandra Korap. « Nous ne voulons pas d’argent en échange de notre terre, de notre peuple. Nous voulons du respect, nous voulons être entendus. Nous voulons des politiques sociales et publiques adaptées à nos besoins. »

Le président de la COP30, le Brésilien André Corrêa do Lago, est venu dialoguer avec les manifestants et a autorisé un groupe à entrer sur le site par une entrée latérale. La manifestation intervient après des incidents survenus mardi soir, lorsque des manifestants autochtones s’étaient heurtés aux forces de sécurité et avaient pénétré dans l’enceinte, provoquant quelques blessures légères.

Les organisateurs de la COP30 ont présenté cette édition comme une occasion de donner davantage de visibilité et de pouvoir aux peuples autochtones dans les négociations climatiques. La CCNUCC a rassuré les participants en indiquant qu’« il n’existe aucun danger » lié à la manifestation pacifique.

Des organisations de la société civile ont formé une chaîne humaine autour d’une partie du rassemblement pour garantir la continuité de la manifestation, tandis que le personnel onusien déplaçait les détecteurs de métaux vers une entrée latérale afin de permettre l’accès au site à des centaines de participants, alignés en longues files.

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