Haïti : l'annonce d'une nouvelle force de l'ONU fait débat

Des enfants traversent une rue après l'école à Port-au-Prince, en Haïti, le mercredi 1er octobre 2025. (AP Photo/Patrice Noel)   -  
Copyright © africanews
Patrice Noel/Copyright 2025 The AP. All right reserved

Les radios d'Haïti étaient en ébullition jeudi avec la nouvelle que le Conseil de sécurité de l'ONU avait approuvé la création d'une force de suppression des gangs pour aider le pays des Caraïbes en proie à des troubles.

Cette force remplacerait une mission soutenue par l'ONU et dirigée par la police kenyane, qui manque encore de personnel et de fonds et dont le mandat a expiré jeudi.

Mais les Haïtiens et les experts restent méfiants, alors que le pays se prépare à accueillir une nouvelle force internationale approuvée lundi, alors que les gangs assiègent Port-au-Prince et les communautés situées au-delà de la capitale haïtienne.

Josue Deroisier, un habitant de Port-au-Prince, n'espère pas que la nouvelle force résoudra le problème de la violence des gangs. "Il y a tout le temps des résolutions, tout le temps des missions qui viennent en Haïti. S'ils voulaient faire quelque chose, ils l'auraient déjà fait", a déclaré M. Deroisier.

On sait peu de choses sur le calendrier de déploiement de la nouvelle force, qui compterait 5 550 personnes, aurait un mandat de 12 mois et le pouvoir d'arrêter les membres présumés de gangs, ce qui fait défaut à la force actuelle.

Le gouvernement américain s'est dit convaincu qu'il y aurait suffisamment de troupes à envoyer en Haïti entre l'Afrique et l'hémisphère occidental, mais "certains observateurs doutent que ce soit si facile".

La mission multinationale de sécurité actuelle, dirigée par le Kenya, a débuté, il y a plus d'un an, mais elle compte encore moins de 1 000 personnes, bien moins que les 2 500 prévues, et dispose d'un fonds fiduciaire de 112 millions de dollars, soit environ 14 % des 800 millions de dollars estimés dont elle a besoin chaque année.

Rodrigue Pierre, un autre habitant de la capitale, estime que la mission multinationale a été inefficace et qu'une autre mission ne ferait qu'aggraver la situation. "À mon avis, la mission multinationale qui est là aurait déjà dû partir. Les Etats-Unis représentent un danger pour Haïti", a déclaré Rodrigue Pierre.

Ces dernières années, la violence des gangs a fait plus de 1,3 million de sans-abri en Haïti, un record, et la faim et la pauvreté ne font que s'aggraver.

Des millions d'Haïtiens restent frustrés par le fait que leur situation ne s'est pas améliorée malgré la promesse d'une nouvelle force internationale.

Mais les responsables haïtiens et américains gardent espoir.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré jeudi que le gouvernement des États-Unis travaillerait avec d'autres pour assurer le "déploiement rapide" de la force de répression des gangs.

"Cette force répondra aux défis immédiats d'Haïti en matière de sécurité et jettera les bases d'une stabilité à long terme", a-t-il déclaré.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>