Nigeria : Lagos au cœur du combat contre la pollution plastique

Des pêcheurs naviguent devant des déchets plastiques jonchant le front de mer à Lagos, au Nigeria, le mercredi 6 août 2025.   -  
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Alors que Genève négocie un traité mondial pour mettre fin à la pollution plastique, Lagos, la plus grande ville du Nigeria, affronte chaque jour une crise environnementale majeure. Ses 20 millions d’habitants produisent 13 000 tonnes de déchets quotidiennement, dont plus de 2 500 tonnes sont du plastique.

Pour Omoh Alokwe, co-fondatrice de la société Street Waste, la solution commence par un changement de comportement. « À Lagos, plus de 2 500 tonnes de déchets plastiques sont générées chaque jour. Pour y remédier, il faut changer les comportements, en commençant par éduquer les consommateurs à trier leurs déchets. Les producteurs ont également un rôle à jouer. Une responsabilité élargie des producteurs leur permet de mettre en place des systèmes pour collecter ce plastique », explique-t-il.

En juillet dernier, les autorités locales ont interdit l’usage des plastiques à usage unique, comme les barquettes en polystyrène, les couverts jetables ou les pailles. Mais sur les marchés et dans certaines boutiques, ces produits sont toujours visibles.

La pollution est partout, souligne Alokwe : « Je dirais que la pollution plastique est omniprésente. Partout où vous regardez, vous trouvez du plastique. Le plastique à usage unique, par exemple, est utilisé en moyenne 12 minutes par une personne, puis jeté. »

Faute d’un système de collecte performant, la majorité de ces déchets finit dans les cours d’eau, obstrue les canaux, souille les plages et aggrave les inondations. Pour Alokwe, le problème doit aussi être traité à la source : « Pour résoudre la crise mondiale de la pollution plastique, les organisations et les producteurs doivent prendre en compte la recyclabilité de ce matériau. »

À Lagos, de plus en plus de personnes vivent du tri des déchets : elles grattent les étiquettes des bouteilles, séparent les bouchons des contenants et revendent le plastique recyclable. Mais ces efforts restent insuffisants face à l’ampleur du fléau. En 2024, la ville a généré 870 000 tonnes de déchets plastiques, soit une part significative des 57 millions de tonnes produites dans le monde.

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