Indignation au Libéria après les propos de Trump sur l'anglais de Boakai

Le président du Liberia, Joseph Boakai, pose pour une photo avant le début de la réunion de la CEDEAO, à Abuja, au Nigeria, le 7 juillet 2024.   -  
Copyright © africanews
AP Photo

Lors d’un sommet à la Maison Blanche réunissant cinq dirigeants africains, le président américain Donald Trump a provoqué l’incompréhension en saluant « l’anglais magnifique » de son homologue libérien Joseph Boakai.

Bien que l’anglais soit la langue officielle du Libéria depuis sa fondation, le président américain Donald Trump a demandé avec étonnement : « Où avez-vous appris à parler aussi bien ? En Libéria ? »

Cette déclaration, tenue mercredi à Washington, a suscité de nombreuses réactions dans le pays anglophone d’Afrique de l’Ouest. Linda Jones, propriétaire d’un commerce à Monrovia, estime que ces propos révèlent une ignorance historique : « Je ne pense pas qu’il connaisse l’histoire du Libéria. S’il la connaissait, il ne poserait pas cette question. » Elle poursuit : « Le Libéria est anglophone depuis sa création, je ne comprends pas le sens de cette remarque. »

Pour d’autres, comme Richlue Burphy, ancien partenaire de l’USAID, cet épisode est l’occasion de rappeler les racines profondes de la nation libérienne : « Le Libéria a été fondé par des esclaves libres des États-Unis au XIXe siècle, précisément dans les années 1820. La Société américaine de colonisation a aidé à réinstaller les anciens esclaves des Amériques en Afrique de l’Ouest. Ce sont eux qui ont permis la création de la république, de la nation que nous appelons aujourd’hui le Libéria. »

La Maison Blanche n’a pas commenté sur la connaissance de l’histoire du Libéria par le président Trump, se contentant d’indiquer qu’il s’agissait d’un compliment sur les qualités linguistiques du chef d’État africain. Mais pour de nombreux Libériens, ces propos soulèvent des questions sur la perception extérieure de leur pays et rappellent, au-delà de la langue, les liens historiques et parfois méconnus entre Washington et Monrovia.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>