Le corps de Floribert Bwana Chui Bin Kositi, récemment béatifié par le Vatican, a été transféré ce mardi depuis un cimetière public vers la cathédrale Saint-Joseph de Goma, dans l’est du Congo.
RDC : Goma célèbre Floribert Bwana Chui, dans l'espoir de sa sanctification
Douanier de profession, il a été enlevé et tué en 2007 pour avoir refusé de laisser passer une cargaison de riz avarié en provenance du Rwanda. Son geste de courage moral lui a valu, près de vingt ans plus tard, d’être élevé au rang de martyr de la foi.
Des centaines de fidèles se sont rassemblés pour une messe solennelle, vêtus de tenues traditionnelles à l'effigie de Kositi.
Aline Minani, une amie proche du défunt, a exprimé l’émotion et l’espoir que suscite cette béatification : « Nous célébrons tous avec un sentiment de gratitude, et il y a tellement d'émotion pour nous. On a l'impression qu'il y a une lueur d'espoir pour notre région, pour notre pays. Et aujourd'hui, nous célébrons un Congolais béni de notre ville, alors nous sommes remplis de joie. »
La reconnaissance du Vatican, soutenue par le pape François, s’inscrit dans une conception élargie du martyre. Elle permet d’honorer ceux qui ont donné leur vie en suivant l’Évangile et en défendant la justice et la vérité. En honorant Floribert Kositi comme martyr, l’Église ouvre la voie à sa canonisation et peut-être à sa reconnaissance comme premier saint du Congo.
Pour l’Archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba Mugalu, cet événement doit être un puissant appel à l’action contre les fléaux de la société congolaise : « C'est un grand appel à l'action. Tout le monde doit se mobiliser pour lutter contre ces antivaleurs. On ne peut pas imaginer le développement de ce pays sans lutter contre la fraude, la corruption, la tricherie et la contrebande. »
Dans une région ravagée par des conflits et gangrenée par la corruption, l’exemple de Kositi résonne comme un phare d’intégrité et d’espérance, notamment pour la jeunesse congolaise.