Lors d’une conférence de presse inattendue, le général Nhlanhla Mkhwanazi a révélé avoir des preuves d’interférences politiques dans une enquête criminelle sensible menée par l’unité spéciale Political Killing Stars, chargée de faire la lumière sur une série d’assassinats à caractère politique dans la province du KwaZulu-Natal.
Le ministre sud-africain de la Police accusé de collusion avec le crime organisé
Il affirme que cette unité a été brutalement dissoute le 2 janvier 2025, à 10h05 du matin, sur ordre indirect du ministre de la Police. La lettre de dissolution a été remise par Brown Mogotsi, un proche du ministre, que ce dernier avait auparavant nié connaître devant le Parlement.
"Pourtant, c’est bien lui qui transmet cette communication", a souligné Mkhwanazi.
Selon le commissaire provincial, des figures politiques, des policiers, des membres de la justice, des agents pénitentiaires et même des magistrats seraient aujourd’hui sous le contrôle de puissants réseaux criminels, notamment des cartels de drogue.
"La guerre que nous menons est d’une extrême gravité. Elle implique des officiers de haut rang au sein du système judiciaire. Il est temps d’entrer en mode combat", a-t-il déclaré, affirmant vouloir affronter ses ennemis "de front". Mkhwanazi affirme détenir des éléments de preuve, sans les avoir encore rendus publics.
Le ministre de la Police, Senzo Mchunu, a rapidement réagi, dénonçant des accusations "sans fondement" et des insinuations "dangereuses".
"Le ministre de la Police ne permettra pas que son intégrité, ni celle du ministère ou de la SAPS, soit remise en cause sans preuve ni procédure régulière", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le président Cyril Ramaphosa, actuellement en déplacement au Brésil pour le sommet des BRICS, a annoncé qu’il se saisirait personnellement du dossier dès son retour. La présidence évoque une "question de sécurité nationale prioritaire".
L’Afrique du Sud affiche l’un des taux de criminalité les plus élevés au monde, et les allégations de corruption au sein de la police ne sont pas nouvelles. Mais jamais auparavant un haut responsable n’avait accusé aussi directement ses supérieurs de complicité avec le crime organisé.