Starlink pourrait bientôt s’étendre en Afrique du Sud

Le PDG de Tesla et SpaceX, Elon Musk, prend la parole lors de la conférence et exposition SATELLITE, le 9 mars 2020, à Washington.   -  
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AP

L'entreprise de satellite Internet de Elon Musk, Starlink, envisage d’importants investissements en Afrique du Sud pour étendre l’accès à Internet à travers la région du Sud de l’Afrique (SADC).

La société prévoit d’investir environ 2 milliards de Rand (soit près de 113 millions de dollars) pour améliorer la connectivité numérique. Cependant, ce projet rencontre des obstacles liés à la législation sud-africaine sur la Transformation Économique des Noirs (B-BBEE).

Des ambitions d’investissement et de développement

Selon le rapport de The Africa Report, Musk souhaite consacrer ses fonds au développement d’infrastructures et à l’inclusion numérique, notamment via un investissement de 500 millions de Rand (28 millions de dollars) destiné à offrir un accès Internet haut débit gratuit à 5 000 écoles rurales. L’objectif est de réduire la fracture numérique dans les zones défavorisées et de stimuler le développement régional.

Les obstacles juridiques : la loi B-BBEE

La B-BBEE impose aux opérateurs télécoms agréés de posséder au moins 30 % de parts par des Sud-Africains noirs ou par des groupes historiquement défavorisés. Cette législation vise à promouvoir la participation économique des populations marginalisées, en réparant les injustices de l’apartheid.

Cependant, Elon Musk, originaire de Pretoria, a critiqué publiquement cette loi. Sur les réseaux sociaux, il a affirmé notamment : « Starlink ne peut pas opérer en Afrique du Sud parce que je ne suis pas noir », ce qui illustre sa divergence avec la réglementation locale.

Propositions d’amendements et controverses

En réponse à ces tensions, le ministre des Communications, Solly Malatsi, a proposé une modification de la loi. Cette réforme permettrait aux entreprises de remplir leurs obligations B-BBEE par le biais de Programmes d’Investissement Équivalent (EEIP), par lesquels elles peuvent investir dans des compétences locales, des infrastructures ou des projets d’inclusion digitale, plutôt que par la simple détention d’actions.

Cette approche vise à attirer l’investissement étranger, y compris celui de Musk, tout en promouvant des projets concrets comme celui de connecter gratuitement des écoles rurales. Toutefois, cette proposition suscite des critiques de la part de l’opposition et du public, qui craignent qu’elle ne fragilise les efforts déjà réalisés pour garantir une réelle participation économique des populations noires post-apartheid.

Incertitudes politiques et juridiques

Les opposants, comme Nobuntu Hlazo-Webster de Build One South Africa, considèrent que favoriser des investisseurs étrangers riches pourrait affaiblir la transformation économique locale. De leur côté, les autorités assurent que la nouvelle législation ne donne pas de traitements privilégiés.

Malgré ces initiatives, le processus législatif reste incertain. La loi B-BBEE, qui revêt une grande importance symbolique, pourrait être contestée devant les tribunaux, ce qui pourrait retarder l’expansion de Starlink de plus de deux ans.

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