Le 25 juin 2025, Nairobi se prépare à accueillir une mobilisation citoyenne à haute portée symbolique : un hommage national aux victimes de la répression sanglante survenue un an plus tôt, lors des manifestations contre le projet de loi de finances.
Kenya : un an après, l'hommage aux victimes des manifestations du 25 juin
Ce texte controversé avait déclenché une vague de protestations à l’échelle du pays, menée principalement par la jeunesse, dénonçant des mesures fiscales jugées injustes.
Le point culminant de ce mouvement avait été atteint le 25 juin 2024, lorsque des manifestants étaient parvenus à pénétrer dans l’enceinte du Parlement. La riposte policière, d’une extrême brutalité, avait alors causé la mort de plus de soixante personnes, selon les organisations de défense des droits humains, et blessé des centaines d'autres.
Un an plus tard, les familles des victimes, appuyées par des groupes de la société civile, ont annoncé leur intention de marcher jusqu’au Parlement, puis vers les bureaux de la présidence. Elles y remettront des mémorandums exigeant justice pour leurs proches, une réforme en profondeur des forces de police, et la fin des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées.
Les autorités ont confirmé avoir été informées de cette initiative. Le commandant régional de la police à Nairobi, George Seda, ainsi que le chef de la police du district central, Stephen Okal, ont assuré que toutes les dispositions seront prises pour encadrer le rassemblement et garantir sa sécurité. De leur côté, les familles endeuillées ont lancé un appel à la paix, invitant manifestants et sympathisants à rejeter toute tentative de violence ou de récupération politique.
Ce moment de mémoire survient dans un climat national sous tension. La récente mort en détention d’Albert Ojwany, enseignant et blogueur, a ravivé l’indignation populaire et renforcé les critiques contre les pratiques des forces de l’ordre.