"Travel ban" : le Tchad riposte à Trump, le Congo crie au "malentendu"

Le président du Tchad, Mahamat Idriss Deby, arrive à l'aéroport de Pékin avant le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), le 2 septembre 2024.   -  
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AP

Le président tchadien Mahamat Idriss Deby a annoncé jeudi que son pays suspendrait la délivrance de visas aux citoyens américains en réponse à la décision de l'administration Trump d'interdire aux Tchadiens de se rendre aux États-Unis.

Le président Donald Trump a ressuscité mercredi une politique emblématique de son premier mandat en annonçant l'interdiction de visa pour 12 pays, dont le Tchad, les accusant d'avoir un contrôle et une vérification "déficients" et de refuser historiquement de reprendre leurs propres citoyens qui dépassent la durée de séjour autorisée aux États-Unis.

La nouvelle interdiction vise l'Afghanistan, le Myanmar, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l'Érythrée, Haïti, l'Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen.

Des restrictions accrues seront également imposées aux visiteurs de sept autres pays dans le cadre de la nouvelle politique de voyage qui entrera en vigueur lundi à 0 h 01.

Dans un message publié sur Facebook, le président du Tchad a déclaré qu'il demandait à son gouvernement de suspendre l'octroi de visas aux citoyens américains "conformément aux principes de réciprocité".

"Le Tchad n'a pas d'avions à offrir, pas de milliards de dollars à donner, mais le Tchad a sa dignité et sa fierté", a déclaré M. Deby, faisant référence à l'avion de luxe de 400 millions de dollars offert à son administration par la famille régnante du Qatar.

La République du Congo qualifie l'interdiction "d'erreur"

La nouvelle politique de voyage a suscité des réactions diverses en Afrique, dont les pays constituent sept des 12 pays concernés par l'interdiction totale de visa décrétée par Trump, avec quelques exemptions.

En République du Congo, le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla, a déclaré qu'il pensait que le pays faisait partie des pays concernés en raison d'un "malentendu" concernant une attaque armée aux États-Unis dont les auteurs ont été "pris" pour des ressortissants de la République du Congo.

"Il est évident que le Congo n'est pas un pays terroriste, qu'il n'abrite aucun terroriste et qu'il n'est pas connu pour avoir une vocation terroriste. Donc, nous pensons que c'est un malentendu et je pense que dans les heures qui viennent, les services diplomatiques compétents du gouvernement vont prendre contact avec les autorités américaines ici", a-t-il déclaré dans la capitale Brazzaville.

En Sierra Leone, qui fait partie des pays dont les restrictions de voyage ont été renforcées, le ministre de l'Information, M. Chernor Bah, a déclaré que le pays s'engageait à répondre aux préoccupations qui ont motivé l'interdiction. "Nous travaillerons avec les autorités américaines pour faire avancer les choses", a-t-il ajouté.

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