Tanzanie : le leader de l’opposition comparaît pour trahison

Le principal leader de l'opposition tanzanienne, Tundu Lissu, comparaît devant le tribunal d'instance de Kisutu à Dar es Salaam, en Tanzanie, le lundi 19 mai 2025.   -  
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Le plus important leader de l'opposition tanzanienne a comparu lundi devant le tribunal pour répondre à des accusations de trahison après avoir appelé à des réformes électorales en amont des élections générales d'octobre.

Une condamnation pour trahison est passible de la peine de mort. Mais Tundu Lissu, plein d'entrain, portait un t-shirt sur lequel était inscrit « Pas de réformes, pas d'élections », faisant écho à l'appel qui a conduit à son arrestation le 9 avril après avoir pris la parole lors d'un rassemblement public.

Lissu avait entamé une grève de la faim pour protester contre sa comparution virtuelle au tribunal, au lieu d'être autorisé à comparaître en personne.

L'homme politique, président du parti d'opposition Chadema, a survécu à une tentative d'assassinat en 2017 et a passé une partie de son temps en exil depuis lors, menacé de mort.

L'homme politique a encouragé ses partisans à ne pas avoir peur et a fait des gestes de victoire.

Les enquêteurs ont demandé deux semaines supplémentaires pour terminer l'enquête. Le procès débutera le 2 juin.

Les partisans de Lissu ont été confrontés à une répression féroce. Une opposante politique kenyane, Martha Karua, arrivée en Tanzanie avant l'audience, a été expulsée. L'ancien président de la Cour suprême kenyane, Willy Mutunga, et trois militants kenyans ont été arrêtés.

Le secrétaire du ministère kenyan des Affaires étrangères, Korir Sing'oei, a appelé lundi à la libération de Mutunga et de sa délégation.

La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a déclaré lundi qu'elle ne permettrait pas aux militants étrangers de déstabiliser son pays.

Son administration a été accusée par des militants des droits humains d'user de tactiques brutales contre l'opposition. Le gouvernement dément ces accusations.

Hassia briguera un nouveau mandat lors des élections d'octobre, qui éliront également les députés. Le parti Chadema critique l'absence de commission électorale indépendante et les lois qui, selon lui, favorisent le parti au pouvoir, le CCM, au pouvoir depuis l'indépendance de la Tanzanie en 1961.

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