Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a fermement condamné sa radiation du registre des partis politiques, décidée le 14 mai par la Commission électorale nationale d’Éthiopie (NEBE).
Éthiopie : le TPLF conteste sa radiation et alerte sur l’avenir de l’accord de paix
Dans une lettre adressée à l’Union africaine, le parti juge cette décision “unilatérale” et avertit qu’elle constitue une “menace sérieuse” pour l’accord de paix de Pretoria, signé en novembre 2022 après deux ans de conflit meurtrier dans la région du Tigré.
La NEBE reproche au TPLF de ne pas avoir organisé d’assemblée générale, condition pourtant exigée depuis plusieurs mois. Malgré des mises en garde, le parti, qui gouverne actuellement l’administration intérimaire du Tigré, n’a pas procédé à cette régularisation, invoquant des divisions internes : deux factions rivales s’en disputent aujourd’hui le contrôle.
Autrefois au pouvoir en Éthiopie de 1991 à 2018, le TPLF a vu son influence décliner sous le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed, et avait déjà perdu son statut légal en 2020, au début du conflit. Réintégré dans le processus politique via l’accord de paix, il estime aujourd’hui que cette radiation remet en cause les engagements mutuels de reconnaissance et de dialogue politique.
Le TPLF estime que cette radiation s’inscrit dans une logique d’exclusion politique visant à marginaliser les représentants de la région du Tigré. Selon ses responsables, elle viole les principes du pluralisme politique garantis par la Constitution éthiopienne.
Le vice-président du parti, Ammanuel Assefa, affirme que cette décision risque de “fragiliser” l’accord de Pretoria, alors que la mise en œuvre de ses termes – notamment le retour des déplacés – accuse déjà un retard préoccupant.
Plusieurs partenaires internationaux, dont les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni, ont récemment exprimé leur inquiétude face à la montée des tensions dans la région, soulignant l'importance d’éviter toute reprise des violences.