Dans un geste qui a surpris la communauté internationale, le président russe Vladimir Poutine a proposé ce samedi des négociations directes "sans conditions préalables" avec l’Ukraine, à partir du 15 mai à Istanbul. Une annonce qui intervient après plus de deux ans de conflit intense entre les deux pays.
Le président russe propose des négociations directes avec Kiev
Selon le Kremlin, cette initiative viserait à « créer les conditions d’une paix durable en Europe ». Pourtant, du côté ukrainien, la réaction reste mesurée. Kiev exige un cessez-le-feu immédiat avant toute ouverture de dialogue, soulignant que des discussions sans garantie de sécurité ne seraient qu’un piège diplomatique.
« L’Ukraine ne peut pas négocier un revolver sur la tempe », a déclaré un conseiller du président Volodymyr Zelensky, rappelant que des pourparlers ont déjà échoué par le passé à cause de la poursuite des hostilités sur le terrain.
Dans les rues de Moscou, cette annonce suscite des réactions contrastées. Certains y voient une tentative sincère de sortie de crise, d’autres un simple coup de communication.
Svetlana Afanasyeva, retraitée , confie : « Les négociations étaient nécessaires dès le début, mais il me semble que la partie ukrainienne n'acceptera pas. »
Ce sentiment d’impuissance et de lassitude est partagé par de nombreux Russes, confrontés à des difficultés économiques croissantes et à l’isolement international du pays.
Pour plusieurs analystes, cette proposition pourrait avoir des visées stratégiques. En se présentant comme le camp de la paix, Moscou cherche peut-être à diviser les soutiens occidentaux de l’Ukraine et à gagner du temps sur le front militaire.
Reste à savoir si cette offre de négociation, annoncée sans préalable mais en pleine intensification des combats dans le Donbass, aboutira à une véritable reprise du dialogue ou si elle s’ajoutera à la longue liste des tentatives avortées.