Le 2 mai 2025, la Maison Blanche a présenté la première ébauche du budget pour le second mandat de Donald Trump, un document qui réduit drastiquement les financements affectés aux programmes non militaires, en laissant de côté uniquement les dépenses militaires et sécuritaires.
Afrique : quel sera l'impact des coupes budgétaires américaines ?
Parmi les mesures proposées, plusieurs programmes et institutions œuvrant en Afrique sont donc concernés. Voici les détails.
À la suite de son annonce, le président Trump a prévu une réduction de 22 % des dépenses publiques non militaires, équivalant à 163 milliards de dollars. Ces coupes visent divers programmes en Afrique et illustrent une évolution significative dans la conception de l'aide et de la solidarité internationale.
Selon les chercheurs François Giovalucci, ancien agent de l'Agence française de développement (AFD) et Thierry Vircoulon, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri), cette évolution du paradigme de l'aide se manifeste non seulement à Washington, mais également en Europe.
Ils soulignent que les budgets destinés à l'aide internationale se réduisent partout, même sous des gouvernements travaillistes, comme au Royaume-Uni, où cela a même conduit à la démission de la ministre responsable du dossier.
Giovalucci et Vircoulon notent également qu'une nouvelle approche de l’aide semble émerger, privilégiant des interventions moins publiques et de plus en plus privatisées. Cela se traduit par un soutien de plus en plus dirigé vers le secteur privé et par la collaboration avec des acteurs privés, ce qui constitue une forme de double privatisation de ce qui était autrefois considéré comme de l'aide publique au développement.
Dans cette situation, la Banque africaine de développement (BAD) est l'une des premières institutions touchées par ces réductions budgétaires. Les États-Unis envisagent de supprimer leurs subventions au Fonds africain de développement géré par la BAD.
Ce programme, qui facilitait des prêts à taux d'intérêt réduit pour des projets de développement africains, est jugé en désaccord avec les priorités actuelles de l'administration. Entre 2023 et 2025, les États-Unis avaient pourtant investi près de 700 millions de dollars dans ce fonds, devenant ainsi le troisième contributeur après l'Allemagne et la France, ce qui avait permis à 27 pays, comme le Mali, d'obtenir des financements pour des projets de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Un autre programme majeur affecté est l'United States Agency for International Development (USAID), qui devra se passer de près de 2,5 milliards de dollars. La Maison Blanche a annoncé la cessation des programmes de planification familiale en Afrique.
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) subira également des réductions, dans le but de répondre à la promesse du président de prioriser les intérêts américains et de réduire les dépenses superflues dans l'aide étrangère.
Cependant, l'Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale dédié aux pays à faible revenu, échappera à ces coupes. L’administration Trump a prévu d'allouer 3,2 milliards de dollars à ce fonds, qui fournit des prêts à faible ou aucun intérêt aux pays les plus vulnérables.