Afrique du Sud : la réforme sur l'équité en emploi divise le gouvernement

Des partisans du principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), à Benoni, en Afrique du Sud, le dimanche 26 mai 2024.   -  
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En Afrique du Sud, l’Alliance Démocratique (DA), principal parti d’opposition, engage un bras de fer judiciaire contre la nouvelle loi sur l’équité en matière d’emploi.

Cette réforme, entrée en vigueur en janvier 2025, permet au ministère du Travail de fixer des objectifs raciaux sectoriels pour les postes qualifiés et de direction, dans le but de corriger les inégalités héritées de l’apartheid.

Ce mardi, la DA a défendu devant la Haute Cour de Pretoria sa position : selon elle, la loi viole la Constitution en instituant des quotas fondés sur la race, au détriment du mérite. « Nous défendons le droit de chaque Sud-Africain à être jugé sur ses compétences, pas sur sa couleur de peau », a déclaré Helen Zille, présidente fédérale du parti.

Le recours vise en particulier l’article 15A de la loi, qui impose des cibles chiffrées aux entreprises de plus de 50 employés souhaitant travailler avec l’État. La DA estime que ce système risque d’aggraver le chômage, de freiner la croissance et de décourager les investisseurs.

En toile de fond, ce combat juridique accentue les tensions avec l’ANC, le parti au pouvoir depuis 1994. Plusieurs cadres de l’ANC considèrent cette démarche comme une remise en cause des efforts de transformation post-apartheid. Certains au sein même de la coalition gouvernementale appellent désormais à exclure la DA du gouvernement d’unité nationale.

Pour le gouvernement, ces quotas visent une représentation plus équitable dans des secteurs encore largement dominés par la minorité blanche. Les Blancs, qui représentent moins de 10 % de la population, occupent aujourd’hui 66 % des postes de direction dans le secteur privé. En revanche, la majorité noire reste confrontée à un chômage élevé et à des emplois précaires.

Alors que la contestation judiciaire de la DA progresse, le débat sur la discrimination positive et ses limites divise profondément le pays, trente ans après la fin de l’apartheid.

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