Vêtus de shukhas, la couverture traditionnelle Massaï, 900 jeunes kenyans ont participé à un camp d'entraînement de guerriers masaïs à Olaimutiai, dans le comté de Narok, au Kenya.
Kenya : 900 adolescents à l’école des guerriers Massaï
l’ Enkipaata, ce rite de passage du statut d'enfant à celui de guerrier permet de transmettre aux jeunes bergers semi-nomades les valeurs culturelles de la société Massaï. Un impératif pour le chef du groupe d'âge Irkitoip, Ole Ngoshoshi :
"Il y a beaucoup de choses qui peuvent mal tourner si vous ne vous préoccupez pas de la culture, car il n'y aura pas de respect. Si vous n'avez pas de respect, vous allez vous battre avec quelqu'un qui est plus âgé que vous et une personne âgée ne devrait pas se battre avec une personne plus jeune. De même, les personnes âgées doivent connaître leurs compagnons d'âge afin de ne pas épouser de jeunes enfants qui ne sont pas leurs compagnons d'âge et de ne pas épouser leur parent. Si vous manquez de respect, vous constaterez qu'il y aura un manque de respect au sein des clans. Je conseille donc à la jeune génération, car c'est maintenant votre heure, de sauvegarder leur culture et de ne pas la laisser mourir."
Ce camp d’entraînement qui se tient tous les 10 à 15 ans, apprend aux petits Massaï les techniques de survie, l'art de la brousse et le leadership.
En provenance de toutes les terres ancestrales des Massaï, dans le sud du Kenya et le nord de la Tanzanie le froid, ils ont dormi à même le sol de la forêt, dans le froid matinal des hautes terres forestières du Maasailand au Kenya.
Ils ont eu faim. Et ils ne se sont pas lavés depuis un mois. Mais rien d’anormal, cela fait partie de leur formation de guerrier.
Isaac Mpusia, un lycéen de 16 ans, fait parti des 900 participants triés sur le volet pour prendre part à ce camp. S’il a d'abord hésité à l'invitation de ce groupe de garçons venus le chercher, a finalement compris l'honneur que c’était, d'avoir été choisi.
Un choix qu’il ne regrette pas et qui le rend aussi heureux que cette tradition.
“Nous allons choisir nos dirigeants qui nous guideront à travers nos groupes d'âge et nous sommes heureux d'être ici pour célébrer ces pratiques culturelles.” a-t-il appuyé.
Déclaré patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, l"Enkipaata" a été modernisé au fils des ans. Les garçons manient désormais un long bâton au lieu d’une lance.
La durée auparavant d’un an a été réduite un mois, pour correspondre aux études et coïncider avec les vacances scolaires.
Joyce Naingisa, ministre du comté de Narok North, épouse et mère Massaï et a pris un mois de congé pour participer à cette initiation, en construisant des campements temporaires.
Joyce Naingisa, femme Massaï :
“Ces manyattas ne sont pas construites par les hommes. Que font les hommes ? Parce que nous venons d'arriver dans une plaine et vous pouvez voir maintenant une maison complète où il y a une petite chambre et une cuisine, et c'est le rôle des femmes. Le rôle des femmes est de construire ces maisons.”
Le fils de Joyce Naingisa participe à cet Enkipaata, et bien qu'elle n'ait que 34 ans, ce rituel a déjà considérablement changé au cours de sa vie.
Stanley Naingisa, le mari de Joyce et chef de son groupe d'âge, explique que la cérémonie de distribution de la viande enseigne le partage, la fraternité et l’importance de liens communautaires et sociales.
Des valeurs qu'ils pensent utiles à cette génération de dirigeants Massaï pour surpasser les défis auxquels elles sont confrontées. Notamment, le changement climatique et la diminution des pâturages qui ont déjà affecté 1,2 million de Maasai du Kenya
Lors de la cérémonie de remise des diplômes, cette nouvelle génération a reçu officiellement le nom d'"Iltaretu", qui comprend les milliers de garçons du même âge qui n'ont pas pu venir en personne, mais qui ont été représentés par les 900 garçons présents.