Kenya : à Pékin, Ruto sécurise près d’un milliard de $ d’investissements

rum des affaires États-Unis-Kenya à la Chambre de commerce à Washington, le vendredi 24 mai 2024.   -  
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Lors de sa visite d’État en Chine, le président kényan William Ruto a sécurisé un financement massif de 960 millions de dollars, destiné à soutenir des projets phares dans les secteurs industriels, agricoles et touristiques. Cet accord marque une étape stratégique dans la politique économique du Kenya, qui cherche à asseoir son rôle de hub régional en Afrique de l’Est.

Les fonds obtenus seront alloués à des initiatives concrètes. 230 millions de dollars seront consacrés à l'industrie manufacturière, 430 millions à l'agriculture, et 230 millions au secteur du tourisme.

Parmi les investissements notables : la construction d’usines, le développement d’une ferme avicole de 500 000 poules, la culture d’aloès à grande échelle, ou encore l’installation d’un groupe hôtelier chinois dans le pays.

Une coopération sino-kényane bien ancrée

Cette annonce s’inscrit dans la continuité d’un partenariat étroit entre le Kenya et la Chine. Depuis plusieurs années, Pékin finance des infrastructures clés : le chemin de fer Mombasa-Naivasha, le port de Lamu, l’autoroute express de Nairobi ou encore le terminal pétrolier de Mombasa.

Dans un extrait diffusé pendant son séjour à Pékin, le président Ruto a déclaré :

« Le Kenya est membre de l’Initiative la Ceinture et la Route, ce qui a permis la construction du chemin de fer de 600 kilomètres reliant Mombasa à Nairobi puis Naivasha. [...] De nombreux projets routiers réalisés au Kenya illustrent la solidité de la relation entre nos deux pays. »

Une relation renforcée, mais des équilibres à surveiller

Cependant, cette montée en puissance des relations avec la Chine soulève une interrogation : quelle place pour les États-Unis ?

Le Kenya avait récemment intensifié ses liens avec Washington, notamment avec l'administration Biden, via des initiatives diplomatiques et économiques. Ce rapprochement américain pourrait-il s’effacer au profit d’un partenariat asiatique devenu prioritaire ?

Avec cet accord de près d’un milliard de dollars, la Chine s’impose une fois de plus comme un acteur central du développement kényan. Tandis que le pays consolide ses ambitions économiques, il devra aussi naviguer entre les intérêts croisés de ses partenaires stratégiques. Pour Nairobi, la ligne de crête entre Pékin et Washington devient un terrain diplomatique aussi sensible que déterminant.

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