Saint-Domingue : la colère des familles après l'effondrement

Carlos Severino, dont les trois enfants sont morts dans la boîte de nuit Jet Set lorsqu'un toit s'est effondré pendant un concert de merengue.   -  
Copyright © africanews
Carlos Severino, whose three children died in the Jet Set nightclub when a roof collapsed during a merengue concert

Quatre jours après l’effondrement du toit de la célèbre discothèque Jet Set, à Saint-Domingue, la douleur des familles se mêle à la frustration. Le bilan officiel est lourd : 221 morts, plus de 200 blessés et une vingtaine d’hospitalisations encore en cours, dont plusieurs en soins intensifs.

Ce vendredi, devant l’institut médico-légal de la capitale, les proches des victimes continuent d’attendre. Ils réclament la restitution des corps, des réponses… et des responsabilités. Face à eux, des écrans affichent les noms des défunts : en vert, ceux qui ont été identifiés ; en noir, ceux prêts à être remis mais toujours non réclamés.

Sous une tente improvisée, les autorités reçoivent les familles une par une. Les documents s’échangent, les visages sont fermés. Certains dénoncent des retards administratifs, d’autres un manque d’humanité dans le traitement du drame.

Parmi eux, Rosa Eridania Reyes, proche d’un agent de sécurité mort ce soir-là, dénonce l’oubli des victimes « invisibles » :

« Tout le monde sait qu’un agent de sécurité ne reste pas immobile. Le propriétaire de la discothèque et ses supérieurs doivent être conscients qu’il était là. Personne n’a mentionné un seul employé décédé de cette discothèque. Seuls les célébrités ont droit à des personnes en deuil ? Les employés aussi ont des proches en deuil ; ce sont aussi des pères et des mères de famille. »

Un peu plus loin, Yerald López attend, lui aussi. Trois membres de sa famille ont péri dans l’accident. Il n’a reçu qu’un seul corps.

« Nous payons actuellement une chambre réfrigérée. À cause de leur négligence, ils ne nous ont toujours pas remis les corps des autres. Nous aimerions avoir nos trois proches réunis, mais c’est ainsi que le processus fonctionne », explique-t-il.

L’événement, survenu tôt mardi matin, a choqué tout le pays. La discothèque Jet Set, institution emblématique de la vie nocturne dominicaine, s’est transformée en scène de catastrophe. Les opérations de secours ont duré 53 heures sans interruption, avant d’être officiellement clôturées mercredi.

Les causes de l’effondrement restent floues. Une enquête technique a été ouverte. Les premières constatations évoquent des possibles failles structurelles, mais les autorités appellent à la patience.

En attendant les résultats de l’enquête, les familles des victimes n’attendent qu’une chose : pouvoir récupérer les corps, faire leur deuil et comprendre pourquoi cela s’est produit.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>