RDC : panique à Goma après des rumeurs de recrutement forcé dans les écoles

Riziki Olinde, 26 ans, regarde dehors mardi 18 février 2025 dans une école de Goma, dans l'est de la RDC   -  
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Une vague de panique a déferlé ce mercredi matin sur plusieurs établissements scolaires de Goma et du territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu. Des rumeurs de recrutement forcé d’élèves par les rebelles du M23 ont semé la confusion et la peur, poussant parents et élèves à des réactions précipitées.

Dès les premières heures de la matinée, une agitation inhabituelle a été observée dans plusieurs écoles de la région. En cause, des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, notamment sur X (anciennement Twitter) et Facebook, affirmant que le M23 procédait à des recrutements forcés d’élèves finalistes et pré-finalistes.

Pris de panique, de nombreux parents se sont précipités vers les écoles pour récupérer leurs enfants. Dans la confusion, certains élèves, terrorisés, ont escaladé les murs ou sauté par les fenêtres pour s’enfuir.

Des vidéos montrant des hommes en uniforme militaire à proximité des établissements scolaires ont renforcé l’inquiétude. Cependant, des sources locales affirment qu’il s’agissait en réalité d’une mission de routine visant à vérifier la reprise effective des cours.

Les autorités éducatives de Goma et de Nyiragongo ont confirmé l’agitation dans les écoles tout en démentant fermement l’existence d’un recrutement forcé par l’AFC/M23. Elles appellent les parents à garder leur calme et à renvoyer leurs enfants en classe, insistant sur le fait que l’école reste « un milieu apolitique et inviolable ».

Un climat d’insécurité grandissant

Depuis l’occupation de Goma par les rebelles du M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, soutenus par l’armée rwandaise, la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer. Un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), publié mardi, fait état d’une recrudescence des incidents criminels : enlèvements, agressions, braquages et vols à main armée sont devenus monnaie courante.

OCHA signale également la menace persistante des engins explosifs non détonés dans et autour de Goma. La semaine dernière, deux enfants ont été grièvement blessés par l’explosion de grenades dans le quartier Bujovu, aggravant une situation humanitaire déjà critique.

Le conflit à l’Est de la RDC s’intensifie, avec de nouvelles offensives des rebelles du M23 et des troupes rwandaises dans le Nord-Kivu. La communauté internationale commence à réagir : le Conseil de sécurité de l’ONU a récemment adopté une résolution condamnant le soutien du Rwanda au M23 et appelant au retrait immédiat de ses troupes du territoire congolais.

Par ailleurs, le gouvernement britannique a annoncé, le 25 février, la suspension d’une grande partie de son aide financière au Rwanda, en raison de son implication dans le conflit.

Les organisations régionales, notamment la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), étudient actuellement la possibilité d’un déploiement militaire pour sécuriser les zones sous contrôle du M23 et restaurer la stabilité.

La situation demeure extrêmement tendue, et les appels à une intervention internationale se multiplient pour éviter une nouvelle catastrophe humanitaire dans la région des Grands Lacs.

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