L’Aga Khan, imam des musulmans ismaéliens et philanthrope à la fortune colossale, est mort, mardi 4 février, à Lisbonne à l’âge de 88 ans. Il laisse derrière lui trois fils et une fille, ainsi que plusieurs petits-enfants.
Portugal : décès de l’Aga Khan, chef spirituel des musulmans ismaéliens
Devenu chef spirituel à 20 ans, l’Aga khan était le créateur et le président de l’AKDN, une fondation employant 96 000 personnes dans le monde et finançant des programmes de développement, notamment en Asie et en Afrique. Il a notamment consacré un empire matériel bâti sur des milliards de dollars de dîmes à la construction de maisons, d'hôpitaux et d'écoles dans les pays en développement.
Suite à son décès le 4 février au Portugal, le nom de son successeur sera annoncé à Lisbonne, une fois que la famille, les dirigeants de la communauté ismaélienne et les exécuteurs des dernières volontés du défunt s’y seront rassemblés.
Considéré par ses partisans comme un descendant direct du prophète Mohammed, le prince Karim Al-Hussaini Aga Khan IV était étudiant lorsque son grand-père a choisi son père, pour lui succéder à la tête de la communauté des musulmans chiites ismaéliens, déclarant que ses partisans devaient être dirigés par un jeune homme « qui a été élevé au cœur de la nouvelle ère ».
Au fil des décennies, l'Aga Khan est devenu un magnat des affaires et un philanthrope, passant du spirituel au mondain et les mélangeant avec aisance. Traité comme un chef d'État, il a reçu le titre de « Son Altesse » de la part de la reine Élisabeth en juillet 1957, deux semaines après que son grand-père, l'Aga Khan III, l'eut désigné de manière inattendue comme l'héritier de la dynastie familiale vieille de 1 300 ans, en tant que chef des musulmans ismaéliens.
Il est devenu l'Aga Khan IV, le 19 octobre 1957 à Dar es Salaam, en Tanzanie, à l'endroit même où son grand-père s'était fait offrir par ses fidèles un poids égal en diamants.
Sa principale organisation philanthropique, l'Aga Khan Development Network, s'occupe principalement des questions de soins de santé, de logement, d'éducation et de développement économique rural. Elle déclare œuvrer dans plus de 30 pays et dispose d'un budget annuel d'environ 1 milliard de dollars pour des activités de développement à but non lucratif.
Un réseau d'hôpitaux portant son nom est disséminé dans des endroits où les soins de santé manquaient pour les plus pauvres. Dans ces pays, il a consacré des dizaines de millions de dollars au développement des économies locales.