Mozambique : les manifestations meurtrières s'intensifient depuis un mois

Des manifestants remplissent la rue alors que la police se déploie à Maputo, Mozambique, jeudi 7 novembre 2024.   -  
Copyright © africanews
Carlos Uqueio/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

Le Mozambique est plongé dans une crise politique profonde, marquée par des manifestations violentes qui ont fait cinq morts ce mercredi à Maputo, Nampula et dans la région de Zambézie.

Ces affrontements opposent des manifestants antigouvernementaux aux forces de l’ordre, sur fond de contestation des résultats de l’élection présidentielle du 9 octobre dernier.

Daniel Chapo, nouvellement élu président, a appelé au calme face à une contestation orchestrée par Venâncio Mondlane, candidat déchu qui conteste les résultats en invoquant des fraudes massives. Depuis son refuge en Afrique du Sud, Mondlane appelle à des manifestations de grande ampleur, exigeant le « rétablissement de la vérité des urnes ». Ses consignes incluent des blocages de routes, de ports et d’aéroports, perturbant des infrastructures vitales.

La police mozambicaine a rapporté que les victimes des affrontements étaient armées de pierres, de couteaux et de machettes, bien que ces affirmations soient contestées par des groupes de la société civile. Parmi les incidents marquants, la mort d’un garçon de 13 ans, abattu par un policier en civil à Matola, a intensifié la colère de la population. En conséquence, des manifestants ont bloqué l’accès au parc industriel de Beleluane, un centre névralgique pour les exportations d’aluminium, poussant l’entreprise Mozal à suspendre temporairement ses activités.

Daniel Chapo, dans une tentative d’apaisement, a exprimé son engagement envers le dialogue et a exhorté les citoyens à renoncer à la violence. « Le Mozambique a besoin de stabilité pour surmonter ses défis économiques et sociaux », a-t-il déclaré. Mais les difficultés s’accumulent : une crise économique aggravée par des tensions politiques et un système fiscal sous pression. Filipe Nyusi, président sortant, a lui aussi averti que la poursuite des manifestations pourrait compromettre le paiement des salaires dans des secteurs clés comme l’éducation et la santé.

Les troubles actuels traduisent une défiance croissante envers le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance du Mozambique en 1975. Après avoir enregistré douze nouveaux décès lors des manifestations du 4 décembre, la société civile rapporte un bilan total de 88 morts en un peu plus d’un mois.

Alors que Daniel Chapo cherche à instaurer un climat de stabilité, les manifestants réclament un changement structurel et une transparence électorale.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>