Les dirigeants des principaux partis d'opposition congolais ont appelé mercredi à des manifestations nationales contre les projets du président Félix Tshisekedi de rédiger une nouvelle Constitution.
RDC : l'opposition appelle à manifester contre toute nouvelle Constitution
Le mois dernier, ce dernier a annoncé qu'une commission nationale serait mise en place l'année prochaine pour rédiger une nouvelle Constitution, suscitant l'inquiétude de l'opposition quant à une éventuelle modification de la limite du nombre de mandats présidentiels.
Les politiciens de l'opposition, y compris l'ancien président Joseph Kabila, les anciens candidats à la présidence Martin Fayulu et Moise Katumbi, ont appelé à manifester contre les projets de Félix Tshisekedi.
La Constitution avait pour but de "prévenir les dérives autoritaires" et de "garantir des transitions démocratiques du pouvoir", a déclaré Shadary Ramazani, porte-parole du parti de M. Kabila, dans un communiqué commun de l'opposition.
Félix Tshisekedi a été réélu en décembre dernier avec des résultats contestés par l'opposition. Il a passé une grande partie de son premier mandat à essayer de gagner en légitimité après une élection contestée en 2018, tout en luttant pour mettre fin au conflit armé dans l'est du pays.
Ces derniers mois, il a critiqué à plusieurs reprises la Constitution actuelle, adoptée par référendum en 2006, la qualifiant de "dépassée". Des groupes d'opposition ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité que le président modifie la limite de deux mandats présidentiels de cinq ans pour rester au pouvoir.
Félix Tshisekedi a également dénoncé ce qu'il décrit comme un processus décisionnel lent – il faut souvent des mois après les élections avant qu'un gouvernement ne soit formé – et a invoqué les tensions entre les gouverneurs et les assemblées provinciales pour justifier l'élaboration d'une nouvelle Constitution.
Il a également déclaré que c'était au peuple, et non au président, de décider de la limitation du nombre de mandats présidentiels.
Les experts estiment que M. Tshisekedi a le pouvoir de demander une modification de la Constitution, mais celle-ci devra être approuvée par 60% des membres du Parlement ou passer par un référendum.