Sénégal : jour de vote pour déterminer la composition du nouveau Parlement

Un homme fait vérifier son identité avant de voter lors des élections législatives à Dakar, au Sénégal, le dimanche 17 novembre 2024.   -  
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Près de 7.4 millions d’électeurs inscrits, sur une population de 18 millions d'habitants, sont attendus dans les urnes ce dimanche 17 novembre.

Les Sénégalais se rendent aujourd'hui aux urnes pour des élections législatives anticipées, un événement crucial pour définir la composition des 165 sièges de l'Assemblée nationale pour les cinq prochaines années.

Le système électoral sénégalais, avec sa particularité, combine deux modes de scrutin distincts pour élire les 165 députés de l'Assemblée nationale. Ainsi, 105 sièges sont attribués via un scrutin majoritaire de liste dans les différentes circonscriptions, tandis que les 60 sièges restants sont désignés selon un scrutin proportionnel, permettant une meilleure représentation des diverses forces politiques.

En outre, le Sénégal reconnaît l’importance de sa diaspora dans la vie politique : huit sièges sont spécifiquement réservés aux Sénégalais vivant à l’étranger, qui participent également activement à ce processus électoral.

Ces élections interviennent à la suite de la décision audacieuse du président Bassirou Diomaye Faye, prise en septembre, de dissoudre le parlement précédemment dominé par les partisans de l'ex-président Macky Sall.

Cette démarche vise à donner au parti Pastef, dirigé par Faye, l'élan nécessaire pour mettre en œuvre les réformes promises lors de son élection. Ces élections seront décisives pour l'avenir politique du Sénégal, en déterminant si le président pourra s’appuyer sur une majorité parlementaire pour concrétiser son programme de transformation. Elles mettent également en lumière les défis démocratiques et la dynamique des forces politiques dans le pays.

Le PASTEF a besoin d’au moins 83 sièges pour obtenir la majorité à l'Assemblée nationale. Selon les analystes, le parti a de grandes chances d'y parvenir, en raison de sa forte popularité et de la large victoire de Bassirou Diomaye Faye lors de l'élection présidentielle de mars.

Bassirou Diomaye Faye, âgé de 44 ans, a été élu avec 54 % des voix dès le premier tour, devenant ainsi le plus jeune dirigeant élu d’Afrique. Cette victoire est intervenue moins de deux semaines après sa sortie de prison, marquant un tournant majeur dans sa carrière politique.

41 listes de candidats en compétition

Les électeurs sénégalais sont appelés à choisir parmi 41 listes dont quatre grandes mouvances politiques, reflétant la diversité et la compétition au sein du paysage politique du pays. Du côté de l'opposition, trois figures majeures se disputent le leadership : Macky Sall, avec sa coalition Takku Wallu Sénégal, l’ancien Premier ministre Amadou Ba, qui dirige Jamm ak Njarin, et l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall, à la tête de Samm sa Kaddu. Face à eux, le parti au pouvoir, Pastef-les Patriotes, mène la bataille avec une liste conduite par le Premier ministre Ousmane Sonko, nommé en avril dernier.

La CEDEAO a déployé une mission de 90 observateurs pour les élections législatives sénégalaises du 17 novembre 2024. Les bureaux de vote fermeront à 18h00 (heure locale, 18h00 GMT). Les premiers résultats provisoires devraient être annoncés lundi matin, mais le décompte final ne sera publié que la semaine prochaine.

Une campagne marquée par des violences

La campagne pour les élections législatives a été marquée par des affrontements sporadiques entre les partisans de différents partis. À Dakar, la capitale, le siège d'un parti d'opposition a été incendié, et des tensions ont éclaté dans le centre du Sénégal ces dernières semaines, comme l’a rapporté le ministère de l'Intérieur lundi.

Le mardi, Ousmane Sonko, le Premier ministre et figure clé ayant soutenu la victoire de Bassirou Diomaye Faye, a dénoncé les attaques contre les partisans du PASTEF à Dakar et dans d'autres villes. Sur X, il a déclaré : « Que chaque patriote qu’ils ont attaqué et blessé soit proportionnellement vengé. Nous exercerons notre droit légitime de répondre ». Cependant, peu après, il a fait marche arrière et a appelé ses partisans à rester pacifiques dans un discours prononcé plus tard dans la journée, appelant à la modération et au respect des principes de paix.

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