Dans la ville de Maridi, au Soudan du Sud, le tribunal martial juge des soldats accusés de faits graves. Au cours d’une journée de procès, plusieurs ont été condamnés à de lourdes peines.
Soudan du Sud : des soldats condamnés pour des agressions
À Maridi, la cour martiale veut donner l’exemple. Aujourd’hui, des dizaines de soldats appartenant aux Forces de défense populaires sont jugés pour des faits graves. Certains sont accusés de viol, d’autres de violences et parfois même de meurtre.
"Le bureau général du FDPSS s'est engagé à demander des comptes à toutes les personnes qui travaillent pour le FDPSS si elles commettent des délits. Nous sommes prêts à les traduire en justice, y compris pour les violences sexuelles commises par le personnel militaire à l'encontre des femmes, des filles et des mères durant la période de conflit, et ce afin de rendre justice à la population de Maridi", affirme le colonel Mayiel Riak, responsable de la Cour de justice militaire de la Force de défense du peuple du Sud-Soudan.
Justice pour les victimes
Ce procès, qui a été rendu possible grâce à l’appui financier et matériel de la Mission des Nations Unies au Sud-Soudan, doit aussi redonner de l’espoir aux victimes. Désormais, les langues pourront se délier et les citoyens pourront dénoncer leurs bourreaux, sans craindre les représailles.
Les agressions commises par les soldats touchaient des femmes, des jeunes filles et aussi des personnes en situation de handicap. Pour Eliaba Anthony, représentant des personnes handicapées, c’est un ouf de soulagement : “En tant que personnes handicapées, nous sommes confrontés à de nombreux défis. Par exemple, une personne handicapée qui ne peut pas marcher peut être violée et elle a peur de le signaler à cause de la honte. Elle peut même être tuée par le violeur, surtout s'il s'agit d'un soldat. Nous voulons sensibiliser les gens pour qu'ils se sentent en sécurité et qu'ils sachent que le gouvernement est là pour les protéger”, confie-t-il.
À l’issue du procès, le verdict est tombé. Huit soldats ont été reconnus coupables et condamnés à des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité. D'autres ont été acquittés et libérés. Les personnes condamnées devront également verser des indemnités aux victimes.