Russie : Poutine va-t-il braver le mandat d'arrêt de la CPI en Mongolie ?

Le président russe Vladimir Poutine s'entretient avec le président-directeur général de la Promsvyazbank, Pyotr Fradkov, au Kremlin à Moscou, Russie, jeudi 29 août 2024.   -  
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Alexander Kazakov/Sputnik

Le Kremlin a annoncé jeudi que le président russe Vladimir Poutine se rendra en Mongolie la semaine prochaine.

Cette visite, prévue pour le 3 septembre, sera le premier voyage de M. Poutine dans un État membre de la Cour Pénale Internationale depuis que l’institution a émis un mandat d’arrêt à son encontre l’année dernière.

Le mandat d'arrêt a été délivré en mars 2023 pour des crimes de guerre présumés en Ukraine. La CPI a accusé M. Poutine d'être personnellement responsable des enlèvements d'enfants en Ukraine, où Moscou mène une guerre dévastatrice depuis 2½ ans.

En vertu du traité fondateur de la Cour, le statut de Rome, les membres de la CPI sont tenus de détenir les suspects faisant l'objet d'un mandat d'arrêt délivré par la Cour, s'ils posent le pied sur leur territoire. Toutefois la Cour ne dispose d'aucun mécanisme d'exécution.

Dans un cas célèbre, le président soudanais de l'époque, Omar al-Bashir, n'a pas été arrêté en 2015 lorsqu'il s'est rendu en Afrique du Sud, qui est membre de la Cour, ce qui a suscité la colère des défenseurs des droits de l'homme et du principal parti d'opposition du pays.

Le Kremlin, qui avait déjà souligné qu'il ne reconnaissait pas la compétence de la CPI et qui a rejeté le mandat d'arrêt comme étant « nul et non avenu », n'a pas commenté la possibilité que M. Poutine soit arrêté en Mongolie.

Selon le communiqué en ligne du Kremlin, M. Poutine se rendra en Mongolie à l'invitation du président Ukhnaa Khurelsukh « pour participer aux cérémonies organisées à l'occasion du 85e anniversaire de la victoire conjointe des forces armées soviétiques et mongoles sur les militaristes japonais sur le fleuve Khalkhin Gol ».

C'est la première fois que la Cour internationale de justice émet un mandat à l'encontre d'un dirigeant de l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

Depuis, M. Poutine ne s'est pas rendu dans les États membres de la CPI. L'année dernière, M. Poutine n'a pas participé à un sommet des BRICS, groupe d'économies en développement, qui s'est tenu en Afrique du Sud.

L'Afrique du Sud a fait pression sur Moscou pendant des mois pour que M. Poutine n'y assiste pas afin d'éviter les retombées diplomatiques puisque le pays est membre de la CPI, et a finalement annoncé que les deux pays étaient parvenus à un « accord mutuel » pour que M. Poutine n'assiste pas à une réunion à laquelle il est normalement présent.

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