CIJ : des Palestiniens veulent se joindre à la plainte sud-africaine

L'ambassadeur de la République d'Afrique du Sud aux Pays-Bas, Vusimuzi Madonsela, attend l'entrée des juges à la CIJ, à La Haye, le 24 mai 2024   -  
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Des responsables palestiniens ont demandé à la plus haute juridiction des Nations unies l'autorisation de se joindre à l'action intentée par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de génocide dans la bande de Gaza.

La demande publiée lundi affirme que l'opération militaire israélienne en cours fait "partie d'un effort systématique visant à rayer de la carte la société palestinienne, sa culture et ses institutions sociales". La requête adressée à la Cour internationale de justice a été présentée au nom de l'"État de Palestine" et signée par Ammar Hijazi, fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne.

L'Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice à la fin de l'année dernière, accusant Israël d'avoir enfreint la convention sur le génocide dans le cadre de son assaut militaire qui a dévasté de vastes zones de Gaza. Israël nie commettre un génocide dans le cadre de son opération militaire visant à écraser le Hamas, déclenchée par les attaques meurtrières du 7 octobre.

Israël étend son offensive à la ville méridionale de Rafah, qui était autrefois la principale plaque tournante des opérations d'aide humanitaire. L'invasion israélienne a largement interrompu l'acheminement de nourriture, de médicaments et d'autres fournitures aux Palestiniens confrontés à une famine généralisée.

Les bombardements israéliens et les opérations terrestres à Gaza ont tué plus de 36 000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de distinction entre les combattants et les civils.

La Cour a rendu trois ordonnances préliminaires dans cette affaire, demandant à Israël de faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter les décès dans l'enclave, d'augmenter l'aide humanitaire et, plus récemment, de mettre fin à son offensive à Rafah.

On ne sait pas combien de temps les juges de la Cour prendront pour statuer sur cette demande. Si la demande est acceptée, les responsables palestiniens pourront s'adresser à la Cour par écrit et lors d'audiences publiques.

Dans leur demande, les Palestiniens ont déclaré qu'ils étaient directement affectés par le procès intenté par l'Afrique du Sud contre Israël.

"L'assaut israélien a anéanti et endommagé, au-delà de toute reconnaissance, les hôpitaux, les mosquées, les églises, les universités, les écoles, les maisons, les magasins et les infrastructures de Gaza, dans le cadre d'un effort systématique visant à rayer de la carte la société palestinienne, sa culture et ses institutions sociales", peut-on lire dans la requête.

La requête ajoute qu'Israël viole les ordres de la Cour et poursuit "ses actes génocidaires, notamment en empêchant délibérément et systématiquement l'aide humanitaire, ce qui entraîne une situation de famine intentionnelle et une famine rampante qui est de plus en plus imminente".

Les Palestiniens se sont déjà adressés à la Cour. En 2018, l'Autorité palestinienne a déposé un dossier demandant à ses juges d'ordonner à Washington de retirer l'ambassade américaine de Jérusalem. L'affaire faisait suite à la décision de l'administration du président américain de l'époque, Donald Trump, de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y déplacer l'ambassade américaine depuis Tel-Aviv.

Cette affaire est toujours pendante devant la Cour, dont la résolution peut prendre des années.

La Cour internationale de justice statue sur les litiges entre États. L'Assemblée générale des Nations unies a voté le mois dernier pour accorder à la Palestine quelques nouveaux droits et privilèges, mais elle a réaffirmé qu'elle restait un État observateur non-membre, sans être membre à part entière de l'ONU et sans avoir le droit de voter à l'Assemblée générale ou à l'une de ses conférences.

Les États-Unis ont clairement indiqué qu'ils s'opposeraient à l'adhésion de la Palestine et à son statut d'État tant que des négociations directes avec Israël n'auront pas permis de résoudre des questions essentielles, notamment la sécurité, les frontières et l'avenir de Jérusalem, et qu'elles n'auront pas débouché sur une solution à deux États.

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