Nigéria : hausse du taux directeur pour contrer l'inflation

Un changeur de monnaie compte les naira nigérians dans un bureau de change, à Lagos au Nigéria, le 20 octobre 2015.   -  
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Sunday Alamba/

La Banque Centrale du Nigeria a annoncé mardi une augmentation de 200 points de base de son taux directeur, le portant à 24,75% par rapport au précédent taux de 22,75%. Cette décision intervient dans le cadre d'une série de mesures visant à contrer la montée en flèche de l'inflation dans le pays. Cette hausse fait suite à la plus importante augmentation de taux en près de 17 ans le mois dernier, lorsque la banque centrale avait déjà augmenté le taux de 4 points de pourcentage pour tenter de maîtriser les pressions inflationnistes.

L'inflation annuelle dépasse actuellement les 30%, atteignant ainsi son plus haut niveau en près de trois décennies. Cette situation alimente une crise du coût de la vie, impactant des millions de personnes dans la plus grande économie et la nation la plus peuplée d'Afrique, les laissant lutter pour satisfaire leurs besoins de base.

Le gouverneur Olayemi Cardoso a déclaré lors d'une conférence de presse que les membres du Comité de Politique Monétaire (CPM) étaient convaincus de la nécessité de poursuivre le resserrement monétaire pour maîtriser l'inflation, tout en anticipant une modération des pressions sur les prix à partir du mois de mai.

Il a souligné que les considérations du comité ont principalement porté sur les pressions inflationnistes actuelles et la nécessité d'ancrer les attentes en matière d'inflation, tout en garantissant une stabilité continue du taux de change.

Cette décision marque seulement la deuxième réunion sous la direction du gouverneur Cardoso, entré en fonction en septembre dernier. Les pressions sur les prix ont été exacerbées par les réformes mises en œuvre par le président Bola Tinubu au cours de sa première année au pouvoir, notamment la fin des subventions coûteuses sur les carburants et la dévaluation à deux reprises du naira, la monnaie du pays.

Bien que ces réformes aient été défendues comme nécessaires pour stimuler la croissance économique et attirer les investissements, elles ont suscité des réactions de colère du public et, dans certains cas, de désespoir.

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