Au moins 287 élèves d’une école primaire ont été enlevés par des hommes armés dans l’Etat de Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria cette semaine. La libération des otages contre rançon nourrit ce phénomène selon cet analyste.
Nigeria : les enlèvements comme menace existentielle contre l'éducation
Le pays semble ne pas connaitre de répit en la matière, depuis le kidnapping de 1 500 étudiants de Chibok dans l’Etat de Borno, il y a dix ans.
"Ils savaient très bien que s'ils attaquaient des écoles et kidnappaient des élèves, le gouvernement subirait des pressions pour négocier avec eux et d'énormes sommes d'argent leur ont déjà été versées, qu'ils utilisent pour acquérir des d'armes et kidnapper davantage de personnes.'', explique Shehu Sani, ancien sénateur nigérian de Kaduna, auteur et militant des droits de l'homme.
Les bandits, selon le terme utilisé officiel utilisé pour désigner ces hommes armés, attaquent notamment des écoles des zones instables sur le plan sécuritaire. Mettant en péril le secteur éducatif.
"Le danger des attaques contre les écoles est qu'elles dissuadent les parents de laisser leurs enfants aller à l'école et qu'elles détruisent le tissu de notre système éducatif et de notre pays.'', affirme Shehu Sani.
Si l’analyste note une baisse de la fréquence des exactions, il appelle à davantage de riposte. Alors que les rançons, permettent le renforcement de l’arsenal des assaillants.
"La fréquence des attaques contre les écoles a diminué, de même que les attaques sur les routes. Mais il faut faire plus, car la situation s'aggrave. Et si nous n'y mettons pas un terme, nous finirons un jour par constater que toutes les écoles des zones rurales ont été fermées.", alerte Shehu Sani, ancien sénateur nigérian de Kaduna, auteur et militant des droits de l'homme.
L’appréhension est grande. Selon un conseiller de l’international crisis group, les enlèvements de masse au Nigeria, constituent l'entreprise criminelle sans doute la plus lucrative dans la zone nord-ouest, en raison du volume des rançons.