Au Maroc, les tatouages évoluent et les mentalités aussi. Une exposition au cœur de Casablanca rend au hommage à ces symboles de la tradition marocaine.
Maroc : les tatouages reprennent vie avec une exposition à Casablanca
Portés autrefois par des femmes berbères, ces tatouages avaient alors une fonction sociale et identitaire, pendant des siècles dans ce royaume. Mais malgré ses racines anciennes la modernité et la disparition des tribus berbères ont effacé des années de tradition.
L’idée générale de l’exposition c'est de rendre hommage à toutes ces femmes, ces femmes qui sont soit des mères, des grands-mères de nombreux Marocains et qui ont précisément influencé l’enfance de ces Marocains et qui ont des caractéristiques spécifiques par leurs coutumes et traditions, explique Gaëtan Pellan, directeur de l’Institut français de Casablanca.
L’art du tatouage, enraciné dans des traditions anciennes, fait face également à des interdictions et les préceptes religieux. Wise Women avec ses portraits de 12 femmes sérigraphiés veut changer les choses. Cette exposition tente de servir de plateforme pour briser les normes sociétales et favoriser un sentiment de fierté en embrassant cette ancienne forme d’expression de soi.
C'est dans ce studio de tatouage à Rabat, que Nabil Ammoura crée des designs complexes pour ces prochains tatouages. Ce tatoueur professionnel installé ici il y a seulement six mois a constaté un changement dans la perception de son travail. Pour rassurer sa clientèle, Ammoura leur procure des conseils, un service en plus qui lui a permis de multiplier ses gains. Aujourd'hui 50% de ses clients sont des femmes, une chose impensable il y a quelques années : Il n’y avait pas de grands studios comme aujourd’hui avec une bonne réputation où les parents peuvent aller avec leurs filles pour voir ce qu’ils vont faire, maintenant tout est développé et nous voyons des clients 50% hommes et 50% femmes.
Il n'existe pas de chiffres exacts sur le nombre de studios de tatouage au Maroc, mais selon Nabil Ammoura il y en aurait au moins 10 à Rabat et dans les autres grandes villes , Casablanca, Marrakech et Tanger. Même si la a pratique est encore mal vue par beaucoup dans le pays, les studios de tatouage se battent pour redonner vie à un art ancien aujourd'hui aux oubliettes.