Des opération de reboisement sont en cours sur les flancs des collines de Nikavale en Ouganda. Cet écosystème a été détruit par le changement climatique et l'activité humaine. Cependant, depuis 6 ans, des réfugiés s'investissent dans la restauration de cet écosystème forestier.
Ouganda : les réfugiés reboisent les forêts perdues
Ce projet a été initié par Énoch Twagirayesu, un réfugié burundais résidant à Nakivale.
" Nous avons décidé de planter des arbres car, à notre arrivée ici, toute la région de Nakivale était une forêt. Sept ans après notre installation ici, toute la forêt a disparu. Les arbres que nous avions l'habitude de couper pour cuisiner se sont épuisés, ce qui a contraint les femmes à arracher les racines des arbres pour cuisiner.", explique le réfugié burundais.
Les terres entourant Nakivale, abritent l'un des plus anciens camps de réfugiés d'Afrique. L'exploitation agricole et la nécessité de satisfaire les besoins des réfugiés en bois ont eu un impact considérable sur cette végétation.
" Nous faisant face à l'afflux de réfugiés en provenance de la RDC, des congolais en majorité et nous accueillons quotidiennement de nouveaux arrivants. Quand ils arrivent, il y a un besoin de construction qui nécessite des matériaux. Les rares arbres disponibles sont donc coupés.", raconte Cleous Bwambale Tinkasimire, Responsable du suivi et de l'évaluation, Nsamizi Training Institute Of Social Development.
La restauration de cet environnement s'imposait donc. Ceux qui l’exploitent sont mis à contribution. Une pépinière a été mise en place pour soutenir les efforts des réfugiés dans la reconstitution de la forêt.
SOUNDBITE (anglais) Norbert Tumushabe, responsable de l'environnement et de l'énergie, Nsamizi Training Institute of Social Development :
"Nous avons des réfugiés que nous faisons venir et que nous formons à la culture des semences et à la germination des graines, jusqu'aux jardins principaux. Il s'agit donc d'un centre de transfert de connaissances en matière d'environnement."
Et le projet porte ses fruits. "Ce dont nous pouvons être fiers, c'est que nous avons planté ou reboisé l’équivalant de plus de 350 hectares dans l'ensemble du camp et nous avons également essayé de protéger les zones tampons qui entourent les zones humides et le lac Nakivale au sein du camp de réfugiés de Nakivale.", se félicite Cleous Bwambale Tinkasimire, Responsable du suivi et de l'évaluation, Nsamizi Training Institute Of Social Development.
Selon les chiffres officiels d'octobre 2023, plus de 180 000 réfugiés vivent aujourd'hui dans cette colonie.