Imbroglio autour de la libération des accusés de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo au Cameroun.
Affaire Zogo : la libération des accusés annulée dans la confusion
Le vendredi 1er décembre a été chamboulé par deux décisions majeures : la première annonçait la libération provisoire du patron du contre-espionnage Léopold Maxime Eko Eko et le patron du groupe l'Anecdote Amougou Belinga, écroués depuis neuf mois. Ils étaient soupçonnés de complicité de torture sur l'animateur radio et lanceur d'alerte Martinez Zogo.
Dans un communiqué, le lieutenant-colonel Florent Aimé Sikati II Kamwo expliquait que la détention de ces deux hommes n'était plus nécessaire à la manifestation de la vérité. Un certain Justin Danwe présenté jusqu'alors comme le chef présumé du commando qui a tué Martinez Zogo et principal accusateur d'Amougou Belinga s'était retracté. Si l’on en croit le procès-verbal de l’ordonnance de mise en liberté, il aurait par ailleurs « disculpé » Belinga de « l’arrestation, [de] la séquestration et [de] la torture de Martinez Zogo ».
Sauf qu'en fin de soirée, une note du Commissaire du Gouvernement près le Tribunal militaire de Yaoundé a annulé cette décision au grand dam des proches. Belinga Cerlin explique que le document signé par le juge d'instruction le lieutenant-colonel Florent Aimé Sikati II Kamwo n'est pas authentique. Une seconde note du juge d'instruction lui-même confirmera cette information.
"Je vous invite par conséquent, en réitérant les termes de ma première référence, de ne pas exécuter un quelconque ordre de mise en liberté sans en référer" , a dit, le Gouverneur militaire.
Et pourtant, les proches y compris les avocats des accusés s'étaient rassemblés devant la prison de Kondengui à Yaoundé, ce vendredi. Les avocats des deux hommes qui affirment avoir déchargé l'ordonnance de mise en liberté dénoncent un scandale et une manipulation.