Torture d'enfant adoptif : un tribunal ougandais condamne un couple d'Américains à une simple amende

Les trentenaires Nicholas et Mackenzie Spencer avaient été arrêtés en 2022 et inculpés de "trafic aggravé" d'enfant et de "torture aggravée" à l'encontre d'un jeune garçon   -  
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AFP

Deux époux américains initialement accusés de torture contre leur enfant adoptif ont été condamnés mardi à une amende de 29.000 dollars américains par un tribunal ougandais, après avoir plaidé coupables d'accusations moins graves.

Les trentenaires Nicholas et Mackenzie Spencer avaient été arrêtés en 2022 et inculpés de "trafic aggravé" d'enfant et de "torture aggravée" à l'encontre du jeune garçon d'une dizaine d'années entre décembre 2020 et décembre 2022.

Ils ont nié ces deux chefs d'inculpations, passibles de la prison à perpétuité, mais ont plaidé coupables de charges moins graves, notamment de traitement cruel, inhumain ou dégradant, de travail illégal et de séjour illégal en Ouganda.

La Haute Cour de Kampala les a condamnés à payer une amende d'environ 9,3 millions de shillings ougandais (2.460 dollars). Ils ont aussi été condamnés à payer des dommages-intérêts à la victime s'élevant à 100 millions de shillings ougandais, après l'abandon par l'accusation des chefs d'inculpation initiaux, à la suite de l'accord de plaider-coupable.

La juge Alice Komuhangi a déclaré au tribunal que puisque le couple "a plaidé coupable aux accusations et n'a pas fait perdre de temps au tribunal, je vous déclare coupables et vous condamne".

Le couple avait été arrêté en décembre à la suite d'un signalement de la nourrice de l'enfant, qui était scolarisé dans un établissement pour enfants handicapés. La nourrice avait rapporté des "traitements inhumains et inappropriés répétés".

Lorsque les policiers ont perquisitionné leur domicile en décembre, ils ont affirmé avoir trouvé des images de vidéosurveillance montrant que l'enfant était contraint de s'accroupir dans une "position inconfortable", qu'on ne lui servait que de la nourriture froide et qu'on le faisait dormir sur une "plateforme en bois, sans matelas ni literie".

La décision de mardi a déclenché un tollé parmi les militants des droits des enfants, qui ont critiqué "une parodie de justice".

"Comment un couple qui a reconnu avoir battu et maltraité un enfant, l'avoir privé de nourriture et d'eau et l'avoir fait rester dans une chambre froide sans vêtements peut-il être condamné à une peine légère, à payer une amende et... à s'en aller ?", a déclaré à l'AFP la militante Proscovia Najjumba.

Le garçon en question était l'un des trois enfants dont le couple avait la charge.

Les adoptions internationales d'enfants ont créé la controverse en Ouganda. En 2020, les autorités américaines ont lancé des poursuites et imposé des sanctions économiques à l'encontre d'une organisation d'adoption basée aux Etats-Unis, qui plaçait des enfants non-orphelins dans des familles américaines.

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