La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a annoncé dimanche avoir accéléré son départ samedi du camp de Tessalit (nord) dans un contexte tendu ayant mis, selon elle, en danger son personnel, dans le cadre de son retrait d'ici la fin de l'année de ce pays confronté au djihadisme et au séparatisme touareg.
Mali : la Minusma a quitté le camp de Tessalit, prochaine étape Kidal
Le camp de Tessalit a été ensuite entièrement récupéré samedi, jour de départ de la Minusma, par l'armée malienne, a indiqué dimanche cette dernière sur les réseaux sociaux. La Minusma s'est désengagée de Tessalit alors que la région de Kidal, dont fait partie cette localité, est le théâtre d'une escalade militaire entre acteurs armés pour le contrôle du territoire.
La mission de l'ONU dit avoir achevé son retrait accéléré de cette base dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu et dégradé, mettant en danger la vie de son personnel, dans son communiqué transmis dimanche à l'AFP. Avant son retrait, ce personnel a dû se réfugier dans des bunkers à plusieurs reprises en raison de tirs.
Ce fut le cas jeudi 19 octobre lorsqu'un (avion cargo) C130 (tunisien affrété par la Minusma) a été touché à l'aile alors qu'il atterrissait à Tessalit, dit la Minusma, précisant qu'il n'y a pas eu de blessés ou de dommages majeurs à l'avion. Les derniers personnels sont partis samedi dans un convoi terrestre en direction de Gao, la plus grande ville du nord du Mali.
Avant son départ, la Minusma affirme avoir pris la décision difficile de détruire, désactiver ou mettre hors service des équipements de valeur, tels que des véhicules, des munitions, des générateurs et d'autres biens, une option de dernier recours suivant les règles de l'ONU.
Ces équipements ne pouvaient pas être retournés aux pays contributeurs de troupes auxquels ils appartenaient, ou redéployés vers d'autres missions de maintien de la paix. Le camp de l'ONU à Tessalit était constitué surtout de soldats tchadiens.
Le retrait du camp de Tessalit est le premier dans la région de Kidal et le sixième dans le pays. La Minusma avait aussi avancé celui de Ber, en raison de la montée des tensions. Il reste encore notamment l'évacuation du camp de Kidal, ville bastion des séparatistes, qui s'annonce périlleux.