Des stations-services envahies par des files de bouteilles de gaz à Niamey.
Niger : pénurie de gaz butane dans les stations-services
Ce précieux liquide essentiel pour les ménages est introuvable depuis quelques semaines. Face à la pénurie, de gaz liquéfié, le gouvernement a interdit son exportation jusqu’à nouvel ordre : objectif répondre à la demande locale une mesure appréciée par ce vendeur qui espère qu'elle va atténuer les pénuries actuelles.
"Le gouvernement a raison. Il n’est pas normal de faire sortir un produit alors les populations ont besoin de cela. Actuellement, nous avons du gaz donc il n’est pas normal de l’exporter. Cette interdiction est une bonne chose puisque l’export va provoquer une pénurie, ce qui n’est pas une bonne chose pour les consommateurs", explique Abdoul-Wahab Issaka, vendeur de gaz.
Pour cet expert nigérien, le Niger fait face à deux situations majeures. Le gaz produit localement est estimé à moins d'une dizaine de camions par jour. Pour combler le gap, le pays doit s'approvisionner de l'extérieur. Il se trouve que les stocks de la production locale, sont exportés vers des pays voisins. Ce qui ne permet pas à la population de disposer du gaz.
"Le Niger produit environ 6 citernes de gaz butane par jour. Et en général, cette production est distribuée à travers les opérateurs. Et maintenant il y a au-delà, on parle de la moitié de cette production qui est vendue par nos partenaires à des opérateurs extérieurs ou très souvent même nationaux qui exportent le gaz au Nigeria. Il n'y a pas que le Nigeria, il y a aussi d'autres pays que je ne vais pas citer ici. Puisque le gouvernement a interdit l'exportation, ce qui nous intéresse, c'est comment faire face à la demande, parce que la demande des consommateurs est aujourd'hui très importante" ajoute Moustapha Kadi, économiste.
Si l’économiste est satisfait par cette décision qui devrait répondre aux besoins du marché local, il reste néanmoins à trouver les solutions pour satisfaire les besoins locaux et surtout sécuriser cette production, alors que le Niger est durement touché par des sanctions économiques imposées par ses voisins de la CEDEAO.